Vers un traitement plus simple de la maladie du sommeil ?
Encore présente dans quelques pays africains, la maladie du sommeil est en passe d'être éradiquée de la planète.
Elle fait partie des maladies tropicales négligées. La trypanosomiase humaine africaine (THA), qu'on appelle aussi "maladie du sommeil", est causée par un parasite, le trypanosome. Transmise par les mouches tsé-tsé infectés, elle peut être mortelle si elle n'est pas traitée. Car la maladie du sommeil épuise ceux qui en sont atteints. Après une phase de fièvres et de maux de tête, le malade dort le jour, mais plus la nuit. Il devient fou quand le cerveau est atteint, puis tombe dans la coma et décède en quelques mois ou quelques années.
Ces dernières années, des progrès importants ont été réalisés dans l’élimination, le contrôle et l’éradication de la maladie du sommeil. Seuls 663 cas ont été recensés en 2020, contre 992 en 2019. En parallèle, l'élimination de ce mal en tant que problème de santé publique a été validé au Bénin, en Côte d’Ivoire et au Togo, alors que la Guinée équatoriale, le Ghana, le Rwanda et l’Ouganda ont entamé le processus de validation de l’élimination. Quand on sait que cette maladie a provoqué des hécatombes au début du 20e siècle, on mesure le chemin parcouru. "Mais attention à ne pas relâcher l'effort", avertit le Dr Dramane Kaba, médecin entomologiste et directeur de l'Institut Pierre Richet (IPR) de Bouaké (centre de la Côte d'Ivoire).
Améliorer le traitement
A ce jour le traitement de la trypanosomiase humaine africaine dépend du stade de la maladie : Pendant la première phase, le parasite présent dans le sang provoque de multiples symptômes : fièvre, maux de tête, fatigue, inflammation des ganglions lymphatiques. Le stade avancé se caractérise par une atteinte du système nerveux central, nécessitant alors le recours à des traitements pouvant franchir la barrière hémato-encéphalique pour atteindre le parasite. Six molécules sont actuellement utilisées dans le traitement de la trypanosomiase, dont quatre pour les stades avancés.
Pour améliorer la prise en charge de cette maladie, Epicentre - la branche de recherche de Médecins Sans Frontières - a fait équipe avec la fondation Médicaments contre les maladies négligées (DNDi) pour lancer des essais cliniques sur de nouveaux traitements : le fexinidazole pour traiter la forme la plus rare et un traitement oral monodose pour la forme la plus courante. L’objectif de ces études est de montrer que ces médicaments, qui sont plus faciles à utiliser, sont de vraies alternatives aux protocoles thérapeutiques encore utilisés actuellement. "Les résultats de cet essai sont attendus en 2023, mais une étape importante vient de se terminer", se réjouit Elisabeth Baudin, statisticienne de l’étude qui travaille à Epicentre. A terme, ces nouveaux traitements pourraient accélérer l’élimination de cette maladie. Et c'est tout ce qu'on espère.
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