Dengue, l'autre épidémie oubliée en Afrique

Peu connue en Afrique, la dengue est souvent confondue avec le paludisme. À tel point que la maladie est souvent mal prise en charge sur le continent.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Le moustique Aedes aegypti transmet le zika, ainsi que la dengue et le chikungunya
Le moustique Aedes aegypti transmet le zika, ainsi que la dengue et le chikungunya  —  AIEA

Elle est parmi nous. Transmise par des moustiques du genre Aedes, la dengue est une infection virale connue aussi sous le nom de "grippe tropicale". Au cours de ces dernières années, son incidence a progressé de manière spectaculaire. Si bien qu'aujourd'hui, environ la moitié de la population mondiale risque une infection à la dengue. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), on compterait jusqu'à 400 millions de contaminations chaque année.

Transmise par la piqûre des moustiques du genre Aedes, principalement Aedes albopictus et Aedes aegypti, la dengue est due à un arbovirus (virus transmis par les arthropodes), appartenant à la famille des Flaviviridae, du genre flavivirus, comme le virus du nil occidental et de la fièvre jaune. Les souches du virus de la dengue se répartissent en quatre sérotypes distincts : DENV-1, DENV-2, DENV-3 et DENV-4. Un individu est susceptible d’être infecté par chacun des quatre sérotypes de la dengue au cours de sa vie. 

Si la plupart des personnes infectées par le virus se rétablissent en 1 à 2 semaines, certains malades développent une dengue sévère, dite hémorragique, et sont hospitalisés. Dans les cas graves, cette infection peut être fatale. 

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Une épidémie oubliée

Les premier cas de dengue hémorragique ont été répertoriés en 1981 à Cuba et dans les Caraïbes, mais dès les années 1960, la circulation du virus chez les populations humaines a été recensée au Nigéria. Depuis, plusieurs pays d’Afrique ont signalé des cas sporadiques ou des flambées épidémiques associés à ce virus. Et on estime aujourd'hui que la maladie est endémique dans au moins 34 pays africains. 

Mais les contaminations sont sans aucun doute sous-déclarées. Car cette grippe tropicale est très souvent confondue avec le paludisme et la fièvre typhoïde, en raison de la similitude de leurs symptômes. Les signes les plus courants sont une forte fièvre, des maux de tête, des courbatures, des nausées et des éruptions cutanées. 

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Face à cette situation, certains pays d'Afrique de l'Ouest ont mis en place des laboratoires nationaux de référence pour la surveillance et le diagnostic des arbovirus, tels que la dengue. C’est le cas du Burkina Faso, avec la création, en 2017, du laboratoire national de référence des fièvres hémorragiques virales qui est notamment chargé de la surveillance et du diagnostic de la dengue. Malgré ces efforts, il reste encore beaucoup à faire pour renforcer les capacités diagnostiques des pays africains. 

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