Cameroun, Gabon, Congo...Tour d'Afrique Centrale des maladies tropicales négligées
Si l'Afrique a fait des progrès contre les maladies tropicales négligées, de nombreux pays du continent font encore face à différents défis. Les détails.
Elles tuent, chaque année, plus de 500.000 personnes dans le monde, dont la grande majorité en Afrique. Elles sont très fréquentes en Afrique subsaharienne, mais pourtant évitables et traitables. Elles affectent particulièrement les enfants, les femmes et les personnes âgées. Elles, ce sont les maladies tropicales négligées (MTN). Il en existe une vingtaine, et elles sévissent dans les régions où la salubrité de l'eau, l'assainissement et l'accès aux soins de santé laissent à désirer.
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Parmi les MTN les plus fréquentes sur le continent, on peut notamment citer l’onchocercose, la lèpre, la filariose lymphatique, le trachome, l'ulcère de Buruli, les schistosomiases, la Trypanosomiase humaine Africaine (THA) et les géo-helminthiases. Elles sont causées par différents agents pathogènes (virus, bactéries, parasites, champignons et toxines). Et elles peuvent être accablantes, en causant par exemple de fortes douleurs, des handicaps et des malformations, la malnutrition, un retard de croissance et des déficiences cognitives.
Depuis quelques années, la chimio-prévention constitue la pierre angulaire de plusieurs programmes de lutte contre les maladies tropicales négligées et d’élimination de ces maladies. Mais les donations de médicaments ne peuvent pas, à elles seules, nous débarrasser de ces pathologies. Surtout qu'en 2021, plus de 1,6 milliard de personnes dans le monde avaient besoin d'être traitées pour au moins une MTN.
Les défis sont multiples
Face à cette situation, certains pays d'Afrique tentent d'accélérer la riposte. C'est le cas notamment du Cameroun qui s'apprête à éliminer l’onchocercose et de la filariose lymphatique. S'il mise essentiellement sur la donation de médicaments, le pays tente aussi de renforcer la lutte contre certains vecteurs des MTN, comme l'eau, l'assainissement et l'hygiène. Mais la volonté politique ne fait pas tout. Au Gabon voisin, on a beau disposé de programmes nationaux de chimio-prévention de la schistosomiase et des géohelminthiases, le budget alloué à la lutte reste faible. Résultat, bon nombre de Gabonais ayant besoin d'un traitement n'y ont pas accès.
Même son de cloche en République démocratique du Congo (RDC). Le pays fait partie des 16 nations qui représentent 80% du fardeau mondial des MTN. Alors qu'une dizaine de maladies sont endémiques dans le pays, la mise en place de programmes nationaux de lutte contre les MTN est très compliquée, vu la taille immense du territoire congolais et les difficultés d’accès à certaines régions. Mais l'espoir existe : des scientifiques congolais ont développé, en partenariat avec l’initiative Médicaments contre les Maladies Négligées (DNDi), des médicaments révolutionnaires contre la cécité des rivières ou encore la maladie du sommeil. Sans oublier que le pays dispose de l'un des seuls hôpitaux dédiés uniquement à la prise charge des cas d’ulcère de Buruli dans la sous-région.
Quant au Congo-Brazzaville, il dispose depuis 2019 d'une carte de score pour l'élimination des maladies tropicales négligées (MTN). Ce dispositif lui permet de mieux coordonner les opérations de lutte contre ces pathologies.
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