En Afrique Centrale, la maladie du sommeil en voie d'éradication
Deux nouvelles études scientifiques confirment la possible élimination de la maladie du sommeil en Afrique.
La bataille continue. L’Afrique centrale veut en finir avec la trypanosomiase humaine africaine (THA), connue aussi sous le nom de "maladie du sommeil". Causée par un parasite, le trypanosome, qui donne son nom scientifique à la maladie, la THA est mortelle si elle n'est pas diagnostiquée et traitée à temps. La maladie du sommeil épuise ceux qui en sont atteints. Après une phase de fièvres et de maux de tête, le malade dort le jour, mais plus la nuit. Il devient fou quand le cerveau est atteint puis tombe dans la coma et décède en quelques mois ou quelques années.
Aujourd’hui sur l'ensemble de l'Afrique, seul continent où la maladie existe, seulement 1.000 cas de THA sont diagnostiqués annuellement. Un chiffre sans commune mesure avec le pic de 300.000 malades estimés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans les années 1990. Si bien que l'agence onusienne ambitionne un arrêt total des infections d'ici 2030. Mais encore faut-il ne pas relâcher l'effort de lutte.
Il y a cependant des poches de résistance, comme la République démocratique du Congo, qui concentre 80% des cas, la Guinée, dont les programmes de santé ont été durement ébranlés par la crise de l'épidémie d'Ebola et la pandémie de Covid-19.
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Deux nouveaux outils de lutte
Si l'Afrique est en passe d'éliminer la maladie du sommeil, elle doit encore faire à certaines poches de résistance, comme la République démocratique du Congo, qui concentre 80% des cas, la Guinée, dont les programmes de santé ont été durement ébranlés par la crise de l'épidémie d'Ebola et la pandémie de Covid-19.
Mais l'espoir existe : deux nouveaux outils de lutte, l’un de traitement et l’autre de diagnostic, viennent de montrer leur efficacité en République démocratique du Congo (RDC) et pourraient contribuer à éliminer cette maladie en Afrique.
Une première étude, menée par l’initiative Médicaments contre les maladies négligées (DNDi), a testé l’efficacité de la molécule acoziborole, un anti-parasitaire, chez les patients infectés par Trypanosoma brucei gambiense, le parasite responsable de la maladie du sommeil. Ce médicament, administré par voie orale, à dose unique, soigne le stade précoce et le stade avancé de la maladie. Sur les 203 patients recrutés dans dix hôpitaux de la République démocratique du Congo et de Guinée, le taux de succès du traitement a été de 98,5 %, 18 mois après son administration
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Un nouveau marqueur biologique
Une seconde étude, menée en même temps que la première par des scientifiques congolais et européens, dont certains de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), a mis en lumière un nouveau marqueur biologique, permettant d’établir un diagnostic fiable de la maladie sans ponction lombaire.
La combinaison du traitement à l’acoziborole et l’utilisation de cet outil diagnostic constituent pour les scientifiques européens et africains des solutions permettant d’avancer vers l’élimination de la maladie. "Le traitement est bien plus efficace qu’auparavant et l’utilisation d’un marqueur biologique permettra d’éviter les ponctions lombaires qui font fuir les patients. Le suivi en sera amélioré et permettra d’éviter de nouvelles contaminations. La prévalence de la maladie a déjà drastiquement diminué dans les zones où elle était endémique. Nous devons maintenir cet objectif d’élimination de la THA à 2030 en capitalisant sur ces nouveaux outils de traitement et de diagnostic", explique Ipos Ngay Lukusa, biologiste au sein de l’Institut national de recherche biomédicale de Kinshasa.
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