Les OGM sont-ils dangereux pour la santé ?
En Afrique, les habitants sont divisés sur la question des OGM. Si certains y voient une solution pour augmenter la quantité d'aliments produits, d'autres déplorent les conséquences néfastes sur la santé.
Les organismes génétiquement modifiés (OGM) n’ont pas bonne presse en Afrique. Face à l’insécurité alimentaire qui touche une grande partie de la population du continent, certains estiment que ces aliments pourraient résoudre le problème et assurer la nutrition de tous.
Mais d’autres personnes s'y opposent totalement et exhortent les autorités à ne pas autoriser l’utilisation des OGM dans leur pays, pour éviter les conséquences sanitaires dangereuses qui leur sont attribuées.
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La organisations vent debout
C’est le cas du Sénégal où la loi sur la biosécurité, votée le 3 juin dernier sans débat par l’Assemblée nationale a ouvert la voie aux OGM, interdits jusque-là. Cette décision a provoqué une levée de bouclier de la société civile, qui lutte maintenant pour la non-promulgation de la loi par le chef de l’État.
"Nous ne pouvons pas connaître les conséquences de l'entrée des OGM sur la santé de l'homme, sur la santé de l'animal, sur la biodiversité. Il y a des risques de perdre nos semences paysannes. Nous allons voir la standardisation des semences, mais aussi de l'alimentation", s’inquiète Ibrahima Seck, coordonnateur de la Fédération nationale pour l’agriculture biologique.
Des recherches sont en cours
Sur la question de la dangerosité des OGM, la réponse ne peut pas être péremptoire vu que les recherches sont toujours en cours. "Il n’est pas interdit de manger des aliments génétiquement modifiés de peur de dégrader sa santé mais rien ne prouve que d’ici 20 ans des effets néfastes ne seront découverts. (…) La plupart des études qui concluent qu’il est sans danger de consommer les OGM sont faites sur un faible échantillon et une durée moyenne", explique au quotidien Le Soleil Abdou Khadre Sané, doctorant en Biotechnologies végétales et enseignant-vacataire au département de Biologie végétale à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
Si au Burkina Faso, des moustiques génétiquement modifiés sont utilisés dans la lutte contre le paludisme, le Sénégal compte lutter contre le changement climatique en développant des semences résistantes au stress hydrique, à la salinité des sols, aux hautes températures ainsi qu’à certaines maladies. Le but est d'obtenir un meilleur rendement, selon Ousseynou Kassé, directeur général de l’Autorité nationale de la biosécurité (ANB) - bras technique du ministère de l’Environnement, qui a rédigé le texte législatif controversé.
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