La Mauritanie en proie à une épidémie de fièvre de la vallée du Rift
Apparue en août dernier, une épidémie de la fièvre de la vallée du Rift progresse en Mauritanie où elle a touché environ 200 personnes et provoqué la mort de 64 autres.
Elle gagne du terrain. La fièvre de la Vallée du Rift (FVR) est une zoonose virale qui touche principalement les animaux mais peut aussi contaminer l’homme. Détecté fin août sur le sol mauritanien, le virus de la fièvre de la vallée du Rift a entraîné à ce jour le décès de 12 personnes.
Sa présence a été observée dans la majorité des régions du pays. Le virus, repéré pour la première fois en 1930 dans un élevage de moutons de la vallée du Rift, au Kenya, réapparaît régulièrement dans certains pays d'Afrique Subsaharienne. La Mauritanie a été d'ailleurs le premier pays d'Afrique de l'Ouest à avoir été touché par la FVR en 1987. Ce virus s'attaque en priorité au bétail - ovins avant tout, puis chèvres, vaches et dromadaires, mais également d'autres espèces, y compris sauvages. Il est transmis aux hommes, suite à un contact direct ou indirect avec du sang ou des organes d’animaux contaminés.
Chez la plupart des hommes, le virus de la FVR entraîne une maladie comparable à une forte grippe ou à une crise de paludisme. Mais comme l'explique l'Organisation mondiale de la santé, "les personnes infectées peuvent aussi être asymptomatiques". Et dans 1% des cas, la FVR déclenche une fièvre hémorragique, avec des symptômes similaires aux maladies de la même famille, comme Ebola ou la fièvre de Marburg.
Un diagnostic difficile
Comme les symptômes de la fièvre de la vallée du Rift sont variables et non spécifiques, le diagnostic clinique est souvent difficile, surtout aux premiers stades de la maladie. Il est difficile de distinguer la FVR des autres fièvres hémorragiques virales et des nombreuses autres maladies qui provoquent de la fièvre, notamment le paludisme, la fièvre typhoïde et la fièvre jaune.
Le diagnostic définitif exige des analyses ne pouvant être réalisées que par des laboratoires de référence. En Mauritanie, c'est l'institut national de recherche en santé publique (INRSP) qui est en charge de ces tests. Et comme le déplacement des animaux à la recherche d’eau et de pâturages accroît le risque de propagation régionale de la maladie, au Sénégal, au Mali et au Maroc, la coopération entre pays voisins joue donc un rôle essentiel dans la surveillance, la prévention et la lutte contre la FVR. Plus que jamais.
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