En RD Congo, un dangereux variant de la variole du singe fait des ravages
La République démocratique du Congo fait face au variant le plus mortel de la variole du singe.
La situation est compliquée. Alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de maintenir l'alerte sanitaire maximale sur la variole du singe, certains pays d'Afrique Centrale continuent de faire face à une hausse des cas. C'est notamment le cas de la République démocratique du Congo où sévit un variant 10 fois plus mortel que la souche qui s'est propagée à travers le monde.
La forme la moins virulente de la variole du singe est le clade II, ou variant d'Afrique de l'Ouest. C'est ce dernier qui s'est propagé à travers le monde en mai dernier. À ce jour, il a infecté plus de 77.200 personnes et causé au minimum 36 décès, dans plus de cent pays.
Mais en parallèle, un autre variant se propage dangereusement en Afrique Centrale. Il s'agit du clade I, qui était connu sous le nom de variant du bassin du Congo. Pour l'heure, la majorité des 3.500 cas suspectés de clade I, dont 120 décès, se trouvent en République démocratique du Congo (RDC). Mais l'épidémie et le nombre de morts pourraient être bien plus importants. Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a reconnu que leurs données ne reflétaient pas toute l'étendue de l'épidémie.
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Un variant plus mortel
Alors que le taux de létalité du clade II est de 3,6%, celui du clade I dépasse les 10%. Et si ce variant n'a jamais été signalé en dehors d'un pays endormis, hormis le Soudan du Sud en 2005, la menace existe. De nombreux scientifiques redoutent qu'il se propage rapidement dans le reste du monde, à l'image du clade II.
Et la situation pourrait encore se compliquer. Comme n'importe quel virus, l’orthopoxvirus simien (le virus responsable de la variole du singe) mute à mesure qu'il se propage. Ce qui le rend encore plus dangereux. Mais en RDC, là où le virus continue de circuler, aucun vaccin n'est disponible pour lutter contre l'épidémie. Même son de cloche dans tous les pays africains endémiques.
Faute de vaccin, les autorités sanitaires locales tentent de contrôler l’épidémie en isolant les personnes infectées et en recherchant les contacts potentiels. Mais cela est insuffisant pour en finir avec ce virus. Le pays, comme bon nombre de ses voisins, est aussi confronté au manque de ressources pour effectuer les analyses nécessaires en laboratoire. Jusqu'à quand ?
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