Vaccins introuvables, diagnostic difficile... L'interminable combat de l'Afrique contre la variole du singe
Alors que de nombreux cas de variole du singe ont été recensés en Afrique, la lutte contre la maladie est affectée par l’inégalité d’accès aux médicaments essentiels, y compris les vaccins.
Elle s'installe. La variole du singe s'enracine dans des pays africains, dont certains sont aux prises avec elle depuis des décennies. Même des Etats exempts de la variole du singe avant la présente épidémie, comme le Maroc et le Ghana, sont aujourd'hui concernés par cette maladie virale.
Pour endiguer l'épidémie qui se répand actuellement très vite en Amérique du Nord, plusieurs nations ont misé sur la vaccination. Mais dans les pays africains où la maladie est endémique depuis plusieurs décennies, les doses antivarioliques manquent à l'appel. Si le Togo espère recevoir le sérum salvateur, aucune nation africaine ne recommande actuellement la vaccination de masse. Une hérésie, vu que les personnes non vaccinées auraient 14 fois plus de chances d'être infectées par la variole du singe que celles vaccinées, selon les dernières données disponibles.
Bien que la variole du singe existe depuis 1970 en Afrique, de nombreux pays du continent ne disposent toujours pas d’installations capables de diagnostiquer cette maladie. Au Nigéria, l'un des pays les plus touchés par cette zoonose sur le continent, seul le laboratoire national peut réaliser cet exercice. Et contrairement aux États-Unis et à l’Union européenne, le Nigéria ne dispose d’aucune réserve de vaccins contre la variole du singe. "Cette situation suscite un sentiment de frustration chez les habitants des zones touchées, qui ont l’impression que le monde les laisse de côté", regrette le Dr Zekeng, directeur national et représentant d'ONUSIDA sur le sol nigérian.
Un vaccin très efficace
Le vaccin contre la variole du singe est très efficace, et ce dès deux semaines après la première dose, selon les premières données en conditions réelles communiquées ce 28 septembre par les autorités sanitaires américaines. Ce sérum du laboratoire Bavarian Nordic, commercialisé sous le nom de Jynneos aux Etats-Unis, est le seul approuvé spécifiquement contre la variole du singe. Il est administré en deux doses, à 28 jours d'écart l'une de l'autre.
Les données des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence sanitaire fédérale du pays, prennent en compte les cas de personnes n'ayant reçu qu'une seule dose (au minimum deux semaines auparavant). Elles suggèrent donc que le vaccin offre déjà une certaine protection dès la première injection. Mais maintenant que l'efficacité du sérum se précise, il ne reste plus qu'à espérer que l'inégalité vaccinale disparaisse. Car le soutien à la réponse africaine est essentiel pour le succès de la réponse mondiale. Plus que jamais.
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