En Afrique centrale, une lutte acharnée contre la progression des épidémies de rougeole
Un nombre croissant de cas de rougeole a été enregistré au Cameroun, au Tchad et en République Démocratique du Congo (RDC).
La situation est alarmante. Au Cameroun, la moitié des 200 districts de santé du pays sont touchés par l’épidémie de rougeole. Et toutes les régions ne sont pas touchées de la même manière par cette maladie très contagieuse. Mais là où elle sévit, la rougeole reste une cause de décès importante chez les jeunes enfants.
Le virus rougeoleux se transmet habituellement par contact direct ou par l’air, infectant les voies respiratoires puis se propageant à tout l’organisme. Le premier signe d’infection est en général une forte fièvre. Au cours de ce stade initial, le tableau peut comporter une rhinorrhée (nez qui coule), de la toux, des yeux rouges et larmoyants, et de petits points blanchâtres sur la face interne des joues. Mais les risques de complications ne sont jamais négligeables y compris pour les nourrissons, particulièrement vulnérables
Parmi les complications les plus graves, on observe des cécités, des encéphalites (qui peuvent s’accompagner d’œdèmes cérébraux), des diarrhées sévères (susceptibles d’entraîner une déshydratation), des infections auriculaires et des infections respiratoires graves comme la pneumonie.
Plus de 5.000 cas au Cameroun
Depuis le début de l'année, plus de 5.000 cas ont été recensés au Cameroun, dont une vingtaine de décès. Face à cette situation, les autorités s'apprêtent à organiser une campagne nationale de vaccination contre la rougeole et la rubéole du 28 juin au 02 juillet. L'objectif est de mettre fin aux flambées en cours, mais aussi de protéger les enfants de maladies et de décès évitables causés par la rougeole.
Mais la rougeole reste un problème de santé majeur au Cameroun, avec plusieurs épidémies survenant dans différentes régions du pays. Pour y remédier, le Programme Elargi de Vaccination (PEV) a commencé à mettre en œuvre des stratégies clés visant à réduire le fardeau de cette maladie et à progresser vers son élimination en renforçant la vaccination systématique, la surveillance et la gestion des cas. C'est d'ailleurs cette stratégie qui est aussi appliquée dans les pays voisins, notamment au Tchad et en République démocratique du Congo (RDC).
Une menace permanente au Tchad et en RDC
Selon l’ONG Médecins Sans Frontières, 95% des Tchadiens âgés de 9 à 59 mois sont exposés à une contamination majeure. Face à cette situation, les autorités sanitaires locales ont mis en place une stratégie de vaccination pour atteindre les enfants zéro-dose et les enfants sous-vaccinés.
Les chiffres sont encore plus inquiétants en République démocratique du Congo où les épidémies de rougeole sont particulièrement virulentes. En avril dernier, 800 cas ont été recensés en une seule semaine, dont 13 décès. Mais de nombreux parents ne se rendent compte de la maladie de leurs enfants qu’après l’apparition des signes graves. Face à cette situation, les équipes du ministère de la Santé et ses partenaires sont à pied d’œuvre. Depuis le début de l’année, près de 131.000 personnes ont été vaccinées et 38.000 prises en charge dans le Sud-Kivu et le Maniema.
Une vaccination systématique à la traîne
Mais que ce soit au Cameroun, au Tchad ou en RDC, la problématique reste la même : la vaccination de routine n’est pas effective pour différentes raisons. Parmi ces raisons, on peut notamment citer le manque des chaines de froid pour conserver les vaccins, les ruptures d’intrants dans les structures de santé, les difficultés d’accès aux centres de santé pour les familles, et la réticence de certains parents vis-à-vis de la vaccination.
Pour réduire la morbidité et la mortalité dues aux maladies évitables par la vaccination, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que l'Afrique doit vacciner 33 millions d'enfants. Et à l'heure actuelle, il ne fait aucun doute que le vaccin contre la rougeole est sûr, efficace et peu coûteux.
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