Sénégal : bientôt des services de psychiatrie dans tous les hôpitaux ?
L’activiste Ansoumana Dione veut une meilleure prise en charge des personnes souffrant de troubles mentaux au Sénégal. À commencer par la construction d’infrastructures dédiées.
Les services de psychiatrie au Sénégal sont si rares qu'on peut les compter sur les doigts de la main. Et c’est une situation qui ne plaît pas à Ansoumana Dione, président de l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (ASSAMM). "Nous lançons un appel aux autorités pour l’insertion de services de psychiatrie dans le système sanitaire. Il n’est pas normal que nos hôpitaux régionaux soient dépourvus de service de psychiatrie’’, a-t-il plaidé dimanche dernier, en marge de la célébration de la Journée mondiale de la santé mentale à Kaolack, au centre du pays.
Très actif dans la défense de la cause des personnes souffrant de troubles mentaux, Ansoumana Dione déplore le fait que l’hôpital psychiatrique de Thiaroye, situé dans la banlieue dakaroise, soit aujourd’hui la seule structure "habilitée à prendre en charge les malades mentaux errants". Le manque de structures de soins et les préjugés sur les troubles mentaux poussent en effet bon nombre de malades dans les rues. Rejetés par leur famille, sans traitements adaptés, ils errent sans but, dans un état second.
Réouvrir un centre psychiatrique régional
Non seulement les structures ne sont pas assez nombreuses, mais celles qui existent sont débordés. "D’où l’impérative de nous restituer ce centre qui est à Kaolack, comme l’a si bien demandé la direction de l’action sociale en 2020", a insisté Ansoumana Dione. En effet, le président de l’ASSAMM demande depuis longtemps que le centre de traitement de Kaolack, dont il revendique la création, soit attribué à son organisation.
"Ce centre a été construit en 2004 avec le soutien de l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade. Il a été confisqué puis fermé en 2013. Nous souhaitons que ce centre nous soit restitué pour que nous puissions, avec l’Etat du Sénégal, prendre en charge les malades mentaux errants" a ainsi plaidé Ansoumana Dione. Il promet que si ce centre est rouvert, plus d'une centaine de malades pourraient être pris en charge dès le mois de novembre.
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