La lutte contre l'hypertension se complique en Afrique

Moins d'un tiers des Africains atteints d'hypertension sont sous traitement, et seulement 12% d'entre elles parviennent à contrôler correctement cette maladie potentiellement mortelle.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
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En Afrique, de nombreux hypertendus n'ont pas accès aux traitements
En Afrique, de nombreux hypertendus n'ont pas accès aux traitements  —  OMS Afrique

Le dernier rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) donne le tournis. L'agence onusienne s'intéresse à une menace grave sur la santé : l'hypertension artérielle (HTA), qui correspond à une augmentation anormale de la pression du sang sur la paroi des artères. 

Non traitée ou insuffisamment traitée, l'hypertension diminue l'espérance de vie. À tel point qu'elle est considérée comme le premier facteur de décès dans le monde. Car à long terme, elle peut entrainer des maladies cardiaques, de l'insuffisance rénale et des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Et en Afrique, elle ne cesse de gagner du terrain. Du Maroc à Madagascar en passant par le Sénégal ou encore la Côte d'Ivoire et le Cameroun, tous les pays du continent sont concernés par l'HTA : on estime que près de 40% des adultes du continent seraient hypertendus, mais la plupart ne le sauraient même pas. 

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Une lutte compliquée

En Afrique plus qu'ailleurs, la lutte contre l'hypertension artérielle est entravée par plusieurs facteurs, notamment une faible sensibilisation à la maladie, un accès limité aux services de santé, des systèmes de santé surchargés, des défis liés au personnel médical, un manque d'accès à des médicaments abordables, et un non-respect des régimes médicamenteux. De plus, l'augmentation des taux d'obésité, les modes de vie malsains et une éducation insuffisante des patients contribuent à aggraver cette situation.

"Pour s'attaquer à cette grave menace pour la santé, il faut investir davantage dans l'amélioration de l'accès aux services de santé afin de détecter et de gérer la maladie. Il est également essentiel de sensibiliser encore plus le public à l'hypertension et de promouvoir des mesures pour s'attaquer à ses facteurs de risque qui peuvent être corrigés", estime la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. 

Mais l'espoir existe : en décentralisant la gestion des maladies non transmissibles comme l'hypertension au niveau des soins de santé primaires, des résultats prometteurs ont été enregistrés au Libéria, au Malawi et au Rwanda. Dans ces trois pays, le nombre de personnes atteintes d'HTA ayant accès à un traitement a largement augmenté. Encore faut-il multiplier les efforts pour réduire le lourd fardeau de ce mal. 

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