Du bakchich contre des soins, le cauchemar quotidien des Ivoiriens
En Côte d'Ivoire, les autorités multiplient leurs efforts pour en finir avec la corruption dans le secteur de la santé publique. Une bonne nouvelle alors que les Ivoiriens sont souvent obligés à payer des soins supposés gratuits.
C'est le grand nettoyage. Les autorités ivoiriennes ont fait de la lutte contre la corruption une priorité. Après les forces de l'ordre, c'est le tour des hôpitaux publics et des personnels de santé. Le ministère en charge de la lutte contre la corruption a infiltré de nombreux hôpitaux de la capitale, Abidjan, pour mieux ausculter les systèmes de santé. Et les résultats de cette enquête font froid dans le dos : dans la majorité des CHU abidjannais, la corruption est reine.
"Les formes de corruption constatées se déclinent en quatre formes, notamment la facturation de soins réputés gratuits dans les établissements publics sanitaires, le détournement des patients des voies normales vers des cliniques privées, le trafic illicite de poches de sang et le conflit d’intérêt et abus de fonction avec trop perçu", explique le ministre en charge de la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance, Epiphane Zoro Bi Ballo.
Ces dysfonctionnements très fréquents dans les hôpitaux du pays freinent la politique d’un gouvernement qui veut assurer la gratuité des soins à tous les Ivoiriens, grâce à la couverture maladie universelle.
Une situation qui "ne restera pas impunie"
Au CHU de Treichville, cette enquête a révélé que des agents de santé corrompus profitaient de la forte demande des poches de sang pour les revendre. "Le désarroi des parents des malades est de plus en plus visible du fait de la forte demande de poches de sang, ce qui les expose à tous abus du personnel médical et des intermédiaires. Nous avons noté que dans toutes les structures publiques où il y a des intermédiaires appelés “margouillats”, c’est des indices de corruption", détaille Zoro Bi.
"On va se saisir de ce dossier pour que des mesures rigoureuses soient prises pour arrêter ce cancer. Ce qui vient d’être fait nous donne l’occasion d’agir. Cette situation ne restera pas impunie", explique Pierre Dimba, ministre de la Santé. Et c'est tout ce que l'on espère !
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