Cinq choses que vous ne savez peut-être pas sur le paludisme

A la date du 23 avril, le Covid-19 a emporté près de 253.000 Africains. Avec plus de 600.000 décès causés annuellement sur le continent, le paludisme mérite qu'on s'y attarde.

Badr Kidiss avec AFP
Badr Kidiss avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
Le vaccin antipaludique est administré à un enfant de cinq mois à Mkaka au Malawi
Le vaccin antipaludique est administré à un enfant de cinq mois à Mkaka au Malawi  —  PATH / UN

On l'aurait presque oublié ! Pourtant, le paludisme est toujours là. Cette maladie qui aurait tué Alexandre Le Grand, l'un des plus grands conquérants de l'Antiquité, est causée par des parasites que transmettent les piqûres de certains moustiques femelles de la famille des Anophèles. 

A l'ombre du Covid, la malaria (autre nom du paludisme) reste un redoutable fléau sur le sol africain. L'an dernier, elle a tué au moins 602.000 personnes en Afrique, où l'on a recensé environ 95 % des 228 millions de cas estimés dans le monde.

50% de la population mondiale menacée

Alors que 260.000 enfants meurent chaque année en Afrique des suites du paludisme, le continent "supporte une part importante et disproportionnée de la charge mondiale du paludisme", déplore l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Selon les chiffres de l'agence onusienne, un peu plus de la moitié des cas enregistrés dans le monde se produisent dans quatre pays africains: Nigeria (31,9% des cas en 2020), République démocratique du Congo (13,2%), Tanzanie (4,1%) et Mozambique (3,8%). Toutefois, la moitié de la population mondiale est exposée au risque de contracter le paludisme. La Méditerranée orientale, la zone Pacifique, les Amériques et l'Asie du Sud-Est sont des zones à risque, alors que le changement climatique pourrait accélérer la propagation de ce mal dans de nouvelles régions. 

Cinq parasites à l'origine de la malaria

Au total, cinq espèces de parasites du genre Plasmodium, tous transmis par les piqûres de moustiques, sont responsables de cette maladie dont les principaux symptômes sont : fièvre, maux de tête et des douleurs musculaires, puis par des cycles de frissons, fièvre et sueurs. .

Le Plasmodium falciparum est l'espèce la plus pathogène et responsable des cas mortels. Il est présent dans les zones tropicales d'Afrique, d'Amérique Latine et d'Asie. 

Traitements du paludisme

Face à cette maladie, plusieurs types de traitements préventifs et curatifs existent. Les diagnostics et les traitements précoces réduisent l'intensité de la maladie, permettent d'éviter les décès et de limiter les transmissions. Selon l'OMS, "le meilleur traitement disponible, en particulier pour le paludisme à Plasmodium falciparum, est une combinaison thérapeutique à base d'artémisinine"

Il existe aussi des traitements préventifs fortement conseillés pour les femmes enceintes et pour les nourrissons vivant dans les zones à risque ainsi que pour les voyageurs qui se rendent dans ces régions. La "lutte vectorielle" contre le moustique transmetteur est également une réponse importante contre la maladie, avec l'usage recommandé par l'OMS de moustiquaires imprégnées d’insecticides.

Un premier vaccin recommandé par l'OMS

Un vaccin, mis au point par le groupe pharmaceutique britannique GSK, le "RTS,S", cible la plus menaçante des espèces de Plasmodium, le P. falciparum. Après des essais favorables menés depuis le printemps 2019 au Malawi, au Ghana et au Kenya - où plus d'un million d'enfants ont désormais reçu au moins une dose de ce vaccin -, l'OMS a recommandé en octobre 2021 son déploiement massif chez les enfants vivant en Afrique subsaharienne et dans des zones à risque. 

Ce programme pilote de vaccination a démontré que le vaccin "RTS,S" était sûr et "réduisait de manière substantielle les cas graves" de la maladie, a souligné l'OMS jeudi dans un communiqué. Plus de 155 millions de dollars ont été mobilisés par l'Alliance du vaccin (Gavi) pour permettre la livraison de ces vaccins, a précisé l'organisation. D'autres vaccins pourraient voir le jour dans les années à venir, notamment l'un développé par l'université d'Oxford, Matrix-M, qui dans des essais a montré une efficacité encore plus élevée.

Source : AFP

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