Paludisme : Cette nouvelle découverte qui pourrait révolutionner la lutte contre la maladie

Des chercheurs ont identifié une bactérie qui produit une toxine capable d'empêcher le développement du parasite responsable du paludisme, une maladie qui tue des centaines de milliers de personnes en Afrique.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Et si la clé de la lutte contre le paludisme se trouvait dans le moustique anophèle ?
Et si la clé de la lutte contre le paludisme se trouvait dans le moustique anophèle ?

De bonnes nouvelles sur le front du paludisme. Alors que le premier vaccin contre cette maladie parasitaire s'apprête à être déployé dans neuf pays d'Afrique, l'optimisme est de rigueur contre ce mal qui a tué plus de 619.000 personnes en 2021. Car une récente découverte a de quoi révolutionner la lutte. Des chercheurs d'un centre dirigé par le laboratoire britannique GSK ont découvert une bactérie qui suscite de nombreux espoirs. 

Nommée Delftia tsuruhatensis TC1, cette bactérie - qui se trouve dans l'intestin des moustiques - s'affirme comme une nouvelle arme dans la lutte contre la propagation du paludisme. Selon une étude publiée dans la revue Science, la bactérie agit en produisant une toxine appelée "harmane", qui empêche le développement du parasite Plasmodium falciparum, principal responsable du paludisme en Afrique. 

Lire aussi : L'Afrique, continent martyr face au paludisme

Des essais concluants au Burkina Faso

Pour en savoir plus sur le rôle de cette toxine, les chercheurs ont réalisé des essais au Burkina Faso et les résultats sont encourageants, comme l'expose l'étude : l'harmane a la faculté de traverser les tissus du moustique. "Les essais sur le terrain au Burkina Faso, couplés à des études de modélisation, ont montré que la bactérie a le potentiel d'être déployée dans les sites de reproduction des moustiques dans le cadre de la lutte contre le paludisme", explique Caroline Ash, co-auteure de l'étude. De là à imaginer un produit à base de Delftia tsuruhatensis TC1 à pulvériser sur les moustiquaires ou à la maison, il n'y a plus qu'un pas. Ou presque. 

Avant d'envisager une utilisation à grande échelle, les chercheurs mènent d'autres expériences afin de s'assurer que la méthode soit sûre et qu'elle ne soit pas nocive pour la santé humaine ou celle d'autres insectes comme les abeilles. Les scientifiques pourraient par la suite tenter de modifier la bactérie génétiquement afin qu'elle soit transmise par l'anophèle femelle à sa progéniture. Alors, wait and see...

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