Au Maroc, l’hôpital de Salé se dégrade à cause du manque de moyens humains et financiers
Suite à de nombreuses plaintes de patients ayant vécu une mauvaise expérience à l’hôpital de Salé, le ministère de la Santé et de la Protection sociale a envoyé un comité pour effectuer un rapport sur la question.
L'hôpital provincial Moulay Abdellah de la ville de Salé vit une réelle décadence. Depuis plusieurs mois, beaucoup de patients se plaignent du manque de fournitures médicales que l’hôpital est censé leur procurer. "Parfois, un patient arrive la nuit et a besoin d'une injection. Nous lui demandons d'acheter une seringue qui coûte trois dirhams, mais il doit prendre un taxi pour chercher une pharmacie de garde. Ce parcours lui coûtera en tout environ cinquante dirhams ou plus", explique une source de l’hôpital au journal Hespress.
À ce problème inquiétant s’ajoute la suspension d’une unité de réanimation nouvellement équipée, par manque de ressources humaines. Selon la même source, trois des quatre médecins exerçant dans ce service ont démissionné pour rejoindre les cliniques du secteur privé. Résultat : "Les patients ayant besoin d’une réanimation en urgence sont transférés au CHU Souissi de Rabat, où ils ne seront pas toujours admis, ce qui met leur vie en danger".
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Des mesures insuffisantes
La détérioration de l’hôpital Moulay Abdellah est due à plusieurs facteurs. Selon Ali Lotfi, secrétaire national du Réseau marocain pour le droit à la santé : "Le budget alloué au secteur de la santé publique à Salé est très faible, et ne correspond pas à la taille de la population de la ville". En effet, l’hôpital dispose de 120 lits seulement pour une ville qui compte plus de 2,7 millions d’habitants.
Le Maroc avait pourtant prévu de débloquer un budget de 600 millions d’euros pour la réhabilitation et le renforcement de son système de santé. De plus, le ministère marocain de la Santé a également décidé d’augmenter les salaires des médecins pour éviter qu'ils partent dans des structures privées. Des mesures qui s’avèrent insuffisantes compte tenu de la situation actuelle des hôpitaux publics du Royaume.
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