Après des années de flottement, le Maroc veut reprendre la vaccination contre le cancer du col de l'utérus
S'ils ne font toujours pas partie du calendrier national de vaccination, les vaccins contre le cancer de l'utérus seront bientôt utilisés massivement sur le sol marocain.
Son fardeau pèse lourdement sur les Marocaines. Le cancer du col de l'utérus tue chaque année environ 2.000 femmes au Royaume. Pourtant, le cancer du col de l'utérus est l'une des formes de cancer les plus faciles à prévenir et à guérir, grâce notamment à la vaccination, au dépistage précoce et au traitement.
Face au troisième cancer le plus fréquent au Maroc, les autorités vont (enfin) promouvoir activement la vaccination. Ce qui pourrait sauver beaucoup de vies. Car s'il existe deux vaccins contre cette maladie au Royaume, le Cervarix et le Gardasil, ces piqûres ont longtemps été boudées. Notamment parce qu'elles étaient hors de prix, et qu'il est difficile d'administrer deux doses à des adolescentes qui ne font généralement pas partie des programmes de vaccination des enfants.
Mais aujourd'hui, le ministre de la santé, Khalid Aït Taleb, s'apprête à lancer une campagne massive contre le cancer du col de l'utérus. La population ciblée par cette vaccination est constituée par les jeunes filles âgées de 9 à 13 ans considérées comme n’ayant pas encore été exposées aux risques de contamination par ce virus à travers les activités sexuelles.
Un cancer évitable
Le cancer du col de l'utérus est causé par le virus du papillome humain sexuellement transmissible (VPH), qui est l'infection virale la plus courante de l'appareil reproducteur. Les facteurs de risque associés au cancer du col de l'utérus comprennent l'activité sexuelle précoce, les partenaires sexuels multiples et l'exposition à d'autres infections sexuellement transmissibles comme le VIH, entre autres.
En plus de la vaccination, cette maladie peut aussi être évitée par son dépistage systématique dès l'âge de 21 ans, selon Aït Taleb, et par un traitement précoce pour celles présentant des lésions précancéreuses, comme le rappelle l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais au Maroc, comme dans beaucoup d'autres pays d'Afrique, les taux de dépistage du cancer du col de l'utérus sont extrêmement faibles. En 2019, il était estimé à moins de 10%. Cela signifie que ce mal est souvent diagnostiqué bien trop tard, ce qui fait de la prévention le seul moyen de réduire de manière fiable les taux de morbidité et de mortalité.
Une ou deux doses ?
Pour l'heure, on ignore les dates de cette campagne massive contre le cancer du col de l'utérus, qui touche chaque année environ 3.500 Marocaines. Tout comme on ne sait pas si le programme national de vaccination utilisera une ou deux doses. Car il y a quelques semaines, l'OMS a annoncé qu'une seule piqûre du vaccin anti-HPV offre une protection similaire à deux doses pour les moins de 21 ans, en faisant écho à une étude qui a suscité beaucoup d'espoir sur le front de ce cancer.
Cette nouvelles recommandation devrait à coup sûr permettre à un plus grand nombre de filles et de femmes d'être vaccinées. Encore faut-il que les autorités marocaines l'appliquent.
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