En Afrique, la difficile lutte contre le cancer du col de l'utérus

Alors que moins de la moitié des pays africains ont adopté le vaccin contre le papillomavirus humain (HPV), principale cause du cancer du col de l'utérus, cette maladie négligée tue chaque année des dizaines de milliers de personnes sur le continent.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
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Une jeune mauritanienne est vaccinée contre le papillomavirus humain (HPV)
Une jeune mauritanienne est vaccinée contre le papillomavirus humain (HPV)  —  UNICEF/Raphael Pouget

70.000. C'est en moyenne le nombre de décès dus au cancer du col de l’utérus qui pourraient être annuellement évités sur le continent africain. Mais cela à condition que les efforts visant à éradiquer la maladie d’ici à 2030 soient intensifiés afin de garantir une meilleure détection, des soins et une prévention en temps opportun, a alerté l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Mais aujourd'hui encore, nombreux sont les obstacles qui fragilisent la la lutte dans les quatre coins de l'Afrique. Parmi eux, on peut citer la capacité limitée des travailleurs de la santé à fournir des services complets de prévention et de lutte contre ce cancer, le faible niveau de sensibilisation et de connaissance de la maladie, ainsi que le coût élevé des produits et des vaccins.

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Défis et progrès

Pour atteindre les objectifs de l’agence sanitaire mondiale de l’ONU d'ici 2030, les pays africains doivent vacciner 90% des femmes et des jeunes filles avec le vaccin contre le papillomavirus humain (HPV), principale cause du cancer du col de l'utérus. Il s’agit aussi de parvenir à un taux de dépistage du cancer de 70% et faire en sorte que 90% des femmes et des jeunes filles atteintes de cancer bénéficient d’un traitement. Mais actuellement, seulement 26 pays de la Région africaine de l’OMS ont introduit le vaccin contre le papillomavirus humain et 31% des filles âgées de 15 ans ont reçu le premier vaccin dans la région en 2022. Une mauvaise nouvelle, quand on sait que le continent africain compte 19 des 20 pays où la charge de morbidité du cancer du col de l’utérus est la plus élevée au monde.

Mais l'espoir existe : l'agence onusienne estime que le continent africain a réalisé d'énormes progrès ces dernières années dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus. Près de 40% des pays qui administrent la première dose de vaccin aux filles ont déjà atteint une couverture de 70%. Aujourd'hui, le défi pour l'Afrique est d'améliorer accès au dépistage, à la vaccination et au traitement. Plus que jamais.

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