Affronter une épidémie sans vaccin : le cas de la variole du singe au Congo-Kinshasa

C’est sans vaccins à sa disposition que la République démocratique du Congo (RDC) tente de contrôler une longue épidémie de variole du singe (Mpox).

Sabrina El Faïz
Rédigé le
Enfant présentant des signes de la variole du singe dans la zone de santé de Kibombo
Enfant présentant des signes de la variole du singe dans la zone de santé de Kibombo  —  Patrick Kahondwa / Gavi

Elle fait moins les gros titres, mais elle est pourtant toujours parmi nous. Le 11 mai dernier, après un an de pandémie de variole du singe (renommée Mpox) ayant causé plus de 87.000 cas humains confirmés, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) annonce que le Mpox n’est plus une urgence de santé publique de portée internationale, vu la diminution des cas dans le monde occidental. 

Mais la réalité épidémiologique est tout autre dans certains pays d'Afrique qui font face à une propagation préoccupante de la maladie. En Afrique centrale, la variole du singe ou plutôt Mpox continue de faire des ravages. Au Congo-Kinshasa, où a été découvert le premier cas humain de la maladie en 1970, l'épidémie touche actuellement plusieurs provinces du pays. 

6.914 cas, dont 328 décès ont été recensés depuis le début de l’année en RDC. Selon les derniers chiffres, 17 des 26 provinces du pays sont concernées par l'épidémie. Un bilan qui pourrait encore s'alourdir, vu que très peu de malades ont les moyens d'accéder aux centres de santé. Et quand ils y arrivent, les médicaments sont introuvables. 

Pas de vaccins contre la maladie

La République démocratique du Congo (RDC) fait partie des pays endémiques à la maladie. Elle est même confrontée au variant le plus mortel du Mpox. Malgré cela, elle ne dispose pas encore des traitements ou encore les vaccins spécifiques.

Pour faire face à l’augmentation, Kinshasa a renforcé la surveillance active des cas. Quant aux malades, "la prise en charge est essentiellement symptomatique, mais on associe également des antibiotiques qui ont quand même fait leurs preuves pour prévenir les surinfections bactériennes", expliquait récemment le Professeur Mbala Placide, chef du département d’épidémiologie à l’Institut national de recherche biomédicale à nos confrères de Gavi, l'Alliance du Vaccin. 

Rappelons que la variole du singe est une maladie contagieuse, mais elle l’est moins que la variole qui a été éradiquée vers la fin des années 70 et que la varicelle ou encore la rougeole. Elle se transmet par contact direct ainsi que par des gouttelettes de salive lorsqu’on entre en contact proche avec une personne infectée.

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