RDC : les soignants du Sud-Kivu eux aussi victimes du Covid

Alors que la RDC traverse une recrudescence de l'épidémie, les soignants, mal équipés et épuisés, sont eux aussi victimes de la pandémie. Au moins 20 médecins seraient déjà décédés dans la province du Sud-Kivu.

Alicia Mihami
Rédigé le , mis à jour le
De nombreux médecins se contentent d'assurer le minimum en RDC (photo d'illustration)
De nombreux médecins se contentent d'assurer le minimum en RDC (photo d'illustration)

La situation est inquiétante. En première ligne pour lutter contre la pandémie de coronavirus, les soignants congolais sont eux aussi victimes du virus. "Nous avons déjà perdu au moins 20 médecins qui sont morts du coronavirus dans la province du Sud-Kivu depuis la déclaration de la pandémie ici en mars 2020", a dévoilé le Dr Muhunjuka Bajambaka, président du syndicat des médecins du Sud-Kivu, Synamed. Cette situation est due au fait que "les conditions de travail ne sont pas réunies et le personnel soignant est exposé", a-t-il ajouté.

La RDC lutte contre une troisième vague de contamination depuis le mois de mai. Le pays a enregistré un cumul de plus de 49.500 cas de Covid-19, et plus de 1.000 décès selon le dernier bilan officiel publié vendredi. Avec plus de 1.500 cas depuis mars, le Sud-Kivu vient en 5ème position en nombre de contaminations enregistrées, alors que la province voisine du Nord-Kivu totalise un peu plus 4.600 cas. D'importants mouvements des populations sont journellement signalés entre les deux provinces.

Troisième vague redoutable

"Avec cette troisième vague, les cas ont triplé même quadruplé, car pendant les précédentes vagues, on enregistrait 20 à 40 cas par semaine. Mais pour le moment nous enregistrons jusqu'à 320 cas par semaine", affirme Dr Claude Bahizire, chargé de communication à la division provinciale de la Santé du Sud-Kivu. Une situation qui devrait perdurer tant que le pays est en situation de pénurie de vaccin. Actuellement, il n'y a plus de doses d'AstraZeneca en RDC, où trois lots reçus le 2 mars dernier ont périmé les 24 et 27 juin et le 11 juillet, faute de volontaires pour la vaccination, a reconnu le Dr Jean-Jacques Mbungani, ministre congolais de la Santé.

La méfiance envers la vaccination est largement répandue dans le pays. De nombreuses théories du complot sont régulièrement partagées sur les réseaux sociaux, décourageant la population d'aller se faire vacciner. Depuis le début de la campagne de vaccination le 19 avril dernier, un peu moins de 82.000 personnes ont reçu une première injection et moins de 5.000 sont totalement vaccinés. Une situation qui pourrait encore s'aggraver avec la circulation du variant Delta, beaucoup plus contagieux que les autres souches. 

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