Vih/Sida : Le Maghreb, une région rebelle ?
Que ce soit au Maroc, en Algérie ou en Tunisie, l'épidémie de sida semble contenue. Mais la bataille du dépistage reste importante.
Au Maghreb, l'épidémie de VIH reste contenue. Une exception africaine qui s'explique sans doute par des facteurs socio-culturels, et les efforts des associations dans la région. Au Maroc, l'Association de lutte contre le Sida - l'ALCS - est même l'un des acteurs historiques du combat contre le virus responsable du sida.
Au Royaume de Mohammed VI, là où plus de 21.000 personnes vivent avec le VIH, les autorités ont enregistré, l'an dernier, 850 nouvelles infections et 300 nouveaux décès. Des chiffres qui ne cessent de baisser depuis 2010. Mais malgré cela, il reste encore beaucoup à faire. Car à ce stade, l'ALCS estime que seulement 73% des séropositifs connaissent leur maladie. Pour tenter d'améliorer le dépistage, l'association organise actuellement la huitième édition du Sidaction. Cette dernière, qui est prévue du 1er au 31 décembre, espère collecter les fonds nécessaires pour garantir une meilleure prise en charge des personnes vulnérables porteuses du VIH. Elle veut aussi renforcer la lutte contre le sida, à l'ère du coronavirus (Covid-19).
L'Algérie améliore sa riposte
Un peu plus loin, en Algérie, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Pr Abderrahmane Benbouzid, estime que des "avancées appréciables" ont été observées dans la lutte contre le VIH/Sida. En juin dernier, les autorités recensaient 22.000 personnes vivant avec le VIH. Mais seulement 15.000 d'entre eux sont actuellement sous traitement. Des chiffres qui encouragent Benbouzid à "optimiser la riposte nationale", "en axant les efforts sur les populations clés et vulnérables au risque VIH".
Car si l'Algérie s'est récemment dotée d'un nouveau Plan national stratégique (PNS) IST/VIH/sida, le 5ème du genre depuis 2002, sa mise en oeuvre s'apparente à un "défi opérationnel", à l'heure où le pays est empêtré dans une crise sanitaire sans précédent. Mais cela n'empêche pas les autorités de garantir à titre gratuit toutes les prestations médicales, y compris le traitement anti-retroviral (ARV).
La Tunisie à la traine
Quant à la Tunisie, elle a enregistré plus de 1.300 nouveaux cas. Selon le rapport annuel de 2019 du programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA), sur un total de 6.466 cas, seuls 20% savent qu’ils sont porteurs de VIH ! Un chiffre qui s'explique par les réticences des citoyens à se faire dépister, par peur d’être victimes d’exclusion et de ségrégation. Pourtant, les personnes vivant avec le VIH bénéficient d’un traitement gratuit au sein de quatre services universitaires spécialisés. Ils ont aussi droit à une prise en charge psychologique et sociale.
A ce stade, la Tunisie compte 25 centres d’information et de dépistage anonyme, volontaire et gratuit, répartis sur 19 régions. Ces espaces d’écoute sont ouverts à tous.
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