Un plan pour mieux combattre l'hépatite C au Maroc
Alors que l'on vient de célébrer la journée mondiale contre l'hépatite, ce 28 juillet, l'Association marocaine de lutte contre le sida (ALCS) publie ses recommandations pour améliorer la prise en charge de l'hépatite C au royaume.
C'est le paradoxe marocain. Côté pile :
- Le pays est pionnier dans la fabrication de traitements efficaces, à coûts réduits
- Le Maroc s'est engagé à lancer un plan national d’élimination des hépatites virales d’ici à 2030 conformément aux objectifs de l’ONU..
Mais la réalité de la maladie dans le pays est bien moins reluisante. Alors qu'on estime qu'au moins 400.000 Marocain.e.s sont infecté.e.s à l'hépatite C, la majorité d'entre eux ignore leur maladie faute de dépistage. Et sans traitement pris à temps, la plupart des malades développeront une cirrhose ou un cancer du foie et continueront de transmettre le virus sans le savoir...
Face à cette situation, l'Association de lutte contre le sida (ALCS) a publié une série de recommandations pour améliorer l'accès au traitement. Car à ce jour, l’accès au dépistage et aux examens biologiques reste largement insuffisant. En cause : les prix !
5.000 morts chaque année
Selon l'organisation, 400.000 Marocains vivent avec le virus de l’hépatite C. Chaque année, cette inflammation du foie est responsable de la mort d'au moins 5.000 personnes. Alors que l’industrie pharmaceutique marocaine produit et commercialise le traitement "Antiviraux à action directe" (AAD), seule une minorité de Marocains a actuellement la possibilité de s'offrir ce traitement.
Selon une étude menée dans le cadre du projet de plaidoyer pour l’accès universel au traitement de l’hépatite C, réalisée par l’ALCS et Coalition Plus, l’accès au traitement au Maroc permettra de :
- Prévenir 140.000 nouvelles infections d’ici 2050
- Prévenir la survenue de cancer chez près de 40.000 Marocains
- Prévenir la cirrhose décompensée chez 30.000 Marocains
Cela permettra également d’épargner 20% des coûts totaux relatifs à la prise en charge médicale et soulager le budget de l’Etat et des citoyens en évitant un coût relatif à la prise en charge de l’infection et de ses complications.
Les actions concrètes
Pour améliorer la prise en charge de l'hépatite C au Maroc, l'ALCS appelle :
- au lancement urgent du plan stratégique national qui sommeille dans les tiroirs du ministère de la Santé depuis 2016 !
- au lancement urgent de l’appel d’offre d’achat des antiviraux qui connait de fréquentes annulations au même ministère
- à la baisse du coût du diagnostic et des médicaments génériques
- à la prise en charge du diagnostic et du traitement et sa généralisation aux populations vulnérables
En plus de ces recommandations, l'association souligne qu'il est important de permettre aux médecins généralistes de suivre les personnes nouvellement infectées par le virus de l’hépatite C, hors cas complexes qui doivent être suivis à l'hôpital. Cela permettra de suivre davatange de malades et de mieux les accompagner. Souhaitons aux Marocains que le ministère de la santé réponde à cet appel.
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