Un million de doses de vaccins anti-Covid détruites au Nigéria
Problème de conservation, de péremption, dose ouverte sans preneur… Au Nigéria, un peu plus d'un million de vaccins anti-Covid ont dû être jetées depuis novembre dernier.
Du gâchis. "Action de perdre quelque chose par la mauvaise utilisation qui en est faite", selon le Larousse. Voici pour la définition. Mais si vous préférez une illustration concrète, vous pouvez vous tourner vers le Nigéria et sa lutte contre le Covid-19. Depuis fin novembre, un peu plus d'un million de doses de vaccins anti-Covid ont été jetées à la poubelle. Rien que ça.
Toutes ces doses ont été incinérées le mercredi 22 novembre. Ces vaccins donnés il y a quelques mois par des pays développés, mais dont la date de péremption était proche, ont depuis expiré. Au total, 1,06 millions de doses ont ainsi été détruites.
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Des doses Covavax presque périmées
Après avoir annoncé cette perte de stock, les autorités ont expliqué ne plus accepter de dons à péremption proche. D'autres pays africains se sont également retrouvés avec des doses de vaccin périmées, notamment le Malawi et le Sud-Soudan. D'autres, comme la République démocratique du Congo, ont renvoyé leurs stocks de vaccins inutilisés pour les distribuer à d'autres pays afin d'éviter leur péremption.
Les raisons pour jeter des doses sont nombreuses : date de péremption passée, problèmes de réfrigération, fioles fissurées ou sans preneur... Conçues par AstraZeneca, ces doses périmées sont arrivées sur le sol nigérian à travers le mécanisme Covax des Nations Unies. Même si les autorités locales ont multiplié leurs efforts, elles n'ont pas pu les administrer à des Nigérians de plus en plus réticents.
Hésitation vaccinale et problèmes logistiques
En Afrique et plus qu'ailleurs, de nombreuses personnes hésitent à se faire vacciner. Des méfiances aggravées, dès le début de l'épidémie sur le continent en mars 2020, par des propos unanimement condamnés d'un médecin français qui invitait à tester les vaccins en Afrique "où il n'y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation".
Au-delà de l'hésitation vaccinale, les problèmes logistiques n'arrangent pas les choses dans un pays touché par Omicron. Dans certains Etats du Nigéria, la conservation des vaccins anti-Covid est impossible, vu la quasi absence de l'électricité publique depuis janvier dernier. Dans d'autres, le manque d'infrastructures et de transports freine le déploiement des sérums salvateurs. Résultat, seulement 4% de la population du Nigéria est totalement vaccinée.
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