Trois questions à Prissy la dégammeuse, influenceuse qui lutte pour la condition des femmes
Elle ne mâche pas ses mots ! Depuis toujours impliquée pour la cause des femmes, l'actrice, humoriste et influenceuse ivoirienne Prissy la dégammeuse, participe aujourd'hui à une campagne pour briser le tabou qui entoure les menstruations. Interview.
Elle a plus d'une corde à son arc ! Prissy la dégammeuse est une artiste complète. Celle qui a commencé sa carrière par la danse est aussi chorégraphe, peintre, comédienne, humoriste. Aujourd'hui, elle use de son influence pour faire avancer les droits des femmes ! Investie dans la lutte pour l'égalité entre les hommes et les femmes, elle n'a pas hésité quand le Fond Français Muskoka lui a proposé de rejoindre leur campagne pour le bien-être des femmes.
AlloDocteursAfrica : Comment est né votre engagement pour la cause des femmes ?
Prissy : Je suis une femme, j'ai été une fille, une adolescente, aujourd'hui je suis une mère... Ce sont des sujets qui me concernent et dont je parlais déjà sur ma page Instagram et dans mes spectacles. Sur le cas des règles, mon expérience personnelle fait que j'ai eu envie de m'engager. Quand j'étais jeune, je n'avais aucune information sur ce sujet ! Je me souviens quand j'étais en 6ème ou 5ème, une ONG est venue distribuer des serviettes hygiéniques, mais sans donner la moindre information... Et donc moi, j'ai porté ces protections pendant plus de deux ans, je m'en servais pour d'autres choses comme pour faire mes besoins. Et même quand j'ai eu mes menstrues, je ne savais toujours pas comment utiliser ça correctement ! C'est pour éviter ce genre de choses que je parle de ces sujets-là. Aujourd'hui, j'ai la chance d'avoir une certaine influence, donc si je peux aider les gens qui me suivent en partageant mon expérience, en étant la voix des sans-voix, je ne vais pas hésiter !
A.D.A : Vous participez à une web-série, Soyons Réglos, qui informe sur les menstruations. Pourquoi est-ce important pour vous de mettre fin au tabou des règles ?
P : Il faut que les filles sachent que les menstruations, c'est normal. Dans nos familles, c'est tabou, à l'école, on ne nous dit rien... Il faut parler de ces choses là, et s'adresser à tous. C'est pour ça que j'utilise un français très urbain, très ivoirien, qui peut parler à tout le monde. Et en brisant le tabou, on peut aider les filles à se sentir mieux. Elles sont trop souvent moquées pour un phénomène qui est tout à fait naturel ! C'est un combat à tout les niveaux : il y a la responsabilité des parents d'en parler à leurs enfants, et de l'école d'éduquer et il faut aussi un cadre sain pour les filles, et ça passe par plus de toilettes propres par exemple. On parle de tout ça dans la série, et c'était vraiment une belle expérience de voir que même sur le tournage, les enfants ont compris les enjeux.
A.D.A : Vous parlez de moqueries. Ce sont souvent les hommes et les garçons qui en sont à l'origine. Quel serait votre message pour eux ?
Prissy : Je vais leur demander de penser à leur maman. Les hommes ont tendance à aimer leur maman et à détester les autres filles. Mais il faut accorder aux filles le même respect qu'à une maman. Une femme est une femme, il faut les respecter, faire preuve de soutien et de compréhension au lieu de les moquer ou de les faire taire ! Avoir ses règles devrait être célébré, mais certains hommes refusent d'approcher leur femme, parce qu'ils pensent qu'elles sont impures, alors que c'est simplement ce qui permet aux femmes de porter des enfants ! Les hommes doivent être des modèles pour leurs enfants, et ça passe par le soutien qu'on apporte à sa femme ou sa fille pour qu'elle se sente lei mieux possible et qu'elle n'ai pas honte pendant ses menstrues.
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