Sénégal : quand on goûte à la drogue.. à l'école
Une enquête menée en banlieue dakaroise par le Centre de sensibilisation et d’information sur les drogues (CSIDT) au Sénégal découvre que "60% des individus addicts ont commencé à consommer pour la première fois au lycée ou au collège".
Cela n'étonnera pas bon nombre de parents : le premier pas vers le cannabis ne se trouve pas en prison ou dans de sombres ruelles... mais bien souvent à l'école ! "L’usage du cannabis s’est démocratisé, il est accessible à tous et en tout lieu. D’ailleurs, 60% des individus addicts que nous recevons, nous confient avoir commencé à consommer pour la première fois au lycée ou au collège", confie ainsi Abdoulaye Diouf, chargé de programme au CSIDT (Centre de sensibilisation et d’information sur les drogues) de Thiaroye, en banlieue dakaroise.
S’entretenant avec le quotidien L’Observateur qui a publié pendant les fêtes un dossier sur "les ravages de la drogue en banlieue dakaroise", Abdoulaye Diouf explique que "la drogue est effectivement présente dans les établissements scolaires, notamment ceux du secondaire". Pourtant, le cannabis peut faire des ravages à cet âge.
Guédiawaye et Pikine très touchés
Accueillant plus du quart de la population estimée à 16 millions d’habitants, Dakar est la région la plus peuplée du Sénégal. Les départements de Guédiawaye et Pikine, qui composent l'essentiel de la banlieue de la capitale, seraient "les communes les plus touchées" par ce fléau.
"Certains élèves, notamment ceux du cycle secondaire, nous ont confié avoir touché au cannabis pour doper leur cerveau et assimiler plus vite les cours", souligne Abdoulaye Diouf en termes d’illustration, précisant que le CSIDT reçoit "de plus en plus d’élèves devenus addicts aux drogues". D'autres se réclameraient carrément du poète Baudelaire* ! Un comble lorsque l'on sait que le cannabis peut jouer de mauvais tours au cerveau... Dans ce sillage, met en garde le spécialiste sénégalais contre ce mythe, le cannabis "a plutôt un effet destructeur sur la mémoire". C'est dit !
*Charles Baudelaire a interrogé dans Les Paradis artificiels, un essai paru en 1860, l'intimité du lien qui pourrait exister entre les drogues et le poète...
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