Le Sénégal veut en finir avec les déserts médicaux
Face au déficit de personnel de santé qualifié dans certaines contrées reculées du Sénégal, des spécialistes plaident pour un rééquilibrage des ressources humaines et un meilleur contrôle de la formation au niveau des écoles.
Souvent cité en exemple de résilience face au Covid-19, l'hôpital sénégalais souffre de différents maux : manque de médecins spécialistes, manque de moyens et des infrastructures inadaptées. Heureusement, l'Etat accélère les réformes du système de santé et lance de nouveaux hôpitaux dans les quatre coins du pays, à l'image du nouvel établissement sanitaire à Touba qui offre aux équipes soignantes et à leurs patients les meilleures conditions de soin avec un matériel de pointe. Mais au pays de la Teranga, certaines régions font toujours face à de véritables déserts médicaux.
Pour que l'accès aux médecins soit plus simple, le professeur Serigne Maguèye Guèye, directeur du Campus franco-sénégalais (CFS), a sa petite idée : il préconise la création d’une instance de régulation. Intervenant lors d’un webinaire mardi dernier sur la problématique des ressources humaines dans l'hôpital public, le Chef du service Urologie à l’Hôpital Général Idrissa Pouye du Grand Yoff et lauréat du Prix Albert Schweitzer 2020 note que ‘’dans les pays francophones, le Sénégal en particulier, le ministère de la Santé, utilisateur de la ressource humaine spécialisée, n’a aucun contrôle sur la formation, à l’opposé des pays anglophones de la Cedeao (la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest)".
Des écoles hors la loi ?
Alors que 60% des écoles de médecine se trouvent entre les régions de Dakar et Thiès, la plupart d’entre elles ‘’sont des studios sans aucun contrôle de qualité’’, regrette le Pr Guèye. Au plan de la répartition du personnel par région, il souligne que plus de 60% des médecins servent également entre ces deux localités qui accueillent en même temps 41% des infirmiers. De plus, 36% des sages-femmes sont affectées entre ces deux régions.
'’Le Ministère de la
Santé vient de faire son plan de développement en ressources humaines 2020-2021.
Mais quelques facteurs peuvent négativement impacter le système de santé et
compromettre sa contribution au développement économique et social. Parce que,
quels que soient les investissements, si l’on n’investit pas sur la santé des
populations, cet investissement ne servira à rien’’,
a indiqué le Professeur titulaire de chirurgie/urologie à l’Université Cheikh
Anta Diop de Dakar.
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