Safran : l'antidépresseur naturel dont les Marocains raffolent
Beaucoup pensent à la voie médicamenteuse quand il s’agit de dépression. Pourtant, la réponse pourrait être plus naturelle à l'avenir. Direction nos cuisines.
"Cela fait trois ans que je suis en dépression. J’ai tout d’abord pensé à aller voir un psychiatre, qui au bout de quinze minutes m’a prescrit 6 médicaments. J’ai fait confiance à ce médecin et ai pris les médicaments prescrits. Pourtant, au bout de quelques mois, je ressentais un manque quand j’oubliais de prendre un de mes médicaments et au lieu de me venir en aide, le psychiatre en question a doublé la dose. J’ai pris mon courage à deux mains et ai décidé de me tourner vers un psychologue, qui peut-être m’écouterait au lieu de me gaver", nous confie Zineb*, 27 ans, analyste financière à Rabat.
Cette histoire n’est pas rare au Maroc. Bon nombre de patients se dirigent naturellement vers un psychiatre, avant tout pour obtenir un certificat médical et pouvoir se reposer. Pour ceux qui décident de suivre la thérapie, la désillusion est rude. "Les médicaments sont prescrits comme des petits pains chez nous", déclare Zineb. Au bout de quelques mois de thérapie, chez son nouveau thérapeute, Zineb a annoncé vouloir reprendre des médicaments. "Mon psychologue m’a conseillé de tenter d’abord la voie naturelle, et franchement, je me sens beaucoup mieux !", explique-t-elle.
Le safran, un vrai médicament naturel ?
Le psychologue de la jeune trentenaire lui a conseillé de prendre du safran, une épice certes très chère, mais qui serait efficace. Au Maroc, elle est souvent utilisée comme colorant, pour ses bienfaits digestifs, mais aussi comme aphrodisiaque. Les Européens l’utilisaient au Moyen Âge pour traiter les maladies respiratoires, l’insomnie, la scarlatine, les problèmes cardiaques, les hémorragies…Si actuellement, de nombreuses études ont démontré les bienfaits thérapeutiques du safran pour les dépressions légères à modérées, leurs résultats quoique prometteurs doivent être pris avec précaution. Car la plupart de ces études ont été réalisées sur de petits effectifs en Iran, un pays qui assure près de 90% de la production mondiale de safran.
Même s'il nourrit l'espoir d'une nouvelle thérapie, le safran n'est pas un traitement recommandé face à la dépression. Avant d'en consommer pour soigner cette maladie ou un autre mal, un avis médical est préférable. Face à la dépression, le traitement de référence est une thérapie et un médicament antidépresseur si votre médecin le juge nécessaire.
*Le prénom a été modifié pour le respect de l’anonymat de notre source.
Pour ne manquer aucune info santé, abonnez-vous à notre newsletter !