Recherche sur le Sida : Condamnation d'un escroc s'affirmant associé au Gabon
En France, un couple d'entrepreneurs du Var a obtenu la condamnation à deux ans de prison avec sursis d'un escroc qui leur avait soutiré des fonds pour la recherche contre le sida en se prévalant notamment d'une subvention du Gabon.
C'est une histoire pas comme les autres. En France, un homme a été déclaré coupable par la cour d'appel d'Aix-en-Provence pour avoir soutiré des fonds pour la recherche contre le VIH/Sida en se disant lié au Gabon. Michel-Paul Correa, 61 ans, dédouané en 2018 par le tribunal correctionnel de Toulon, a aussi été condamné à rembourser le couple à hauteur de 100.000 euros.
Sans emploi déclaré ni revenus légaux, Correa s'était fait passer pour le directeur de deux structures de recherche n'étant en réalité que des coquilles vides, MC Aids Research et l'institut IIDSRI. La page web de cet institut continue d'ailleurs de renvoyer sur une adresse dans la technopole de Sophia Antipolis et vers une pléiade de projets, dont Immunorex-DM28, un médicament controversé développé par un chercheur gabonais décédé l'an dernier, le Pr Donatien Mavoungou. Le site de l'institut se prévaut en outre de la collaboration d'experts et sommités mondiales comme le Pr Jean-Claude Chermann, co-découvreur du virus du sida avec le Pr Luc Montagnier, et de médecins africains.
Promesses en l'air
Le couple escroqué avait porté plainte en 2015, deux ans après avoir consenti deux prêts de 50.000 euros chacun pour financer des études cliniques au Canada, puis un troisième prêt de 20.000 euros pour des conférences aux Etats-Unis et en Côte d'Ivoire, des sommes intégralement dépensées par Correa, selon les investigations bancaires.
En échange de cette levée de fonds, il leur avait été promis un retour sur investissement correspondant à quatre fois la mise et tiré de la vente de brevets. Comme garantie, ils avaient la perspective de devenir co-propriétaire de parts dans des brevets en réalité déjà déchus. Correa leur avait présenté le Pr Mavoungou et, face à leur résistance pour accorder le troisième prêt, il avait produit une demande de subvention au ministère de la Recherche gabonais et une prétendue réponse positive, par le truchement d'une lettre à entête d'un faux conseiller fiscal et de mails d'une fausse secrétaire.
Source : AFP
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