Ramadan : Couvre-feu, distanciation... comment va le moral des Marocains ?
À quoi ressembleront les fêtes d'Aïd-el Fitr ? La question reste en suspens avant les éventuelles annonces du gouvernement d'El Othmani. En attendant, les Marocains vivent les derniers jours du mois de Ramadan, en composant avec les restrictions anti-Covid-19.
Bis-repetita. Comme en 2020, le mois de Ramadan a été bousculé par les restrictions liées au Covid-19. Et à l'approche d'Aïd el-fitr (ou Aïd el-Seghir), la fête marquant la fin du mois de jeûne du ramadan, la foule est nombreuse dans certains souks pour les achats de cette fête, l'une des plus importantes du calendrier musulman. Mais le moral n'est pas au beau fixe.
Traditionnellement célébré par des prières à la mosquée, des visites familiales et des achats de vêtements, de cadeaux ou de friandises, Aïd el-fitr s'annonce inédit. Certaines rumeurs annoncent d'ailleurs que le Royaume pourrait renforcer, encore, les mesures de restriction anti-Covid, à l'image du voisin tunisien qui a décidé de se confiner. Difficile donc pour les Marocains de s'organiser et de se projeter.
Le retour à la normale n'est pas pour demain
‘’La Covid-19 est indéfinissable, tant ses répercussions sont vastes, sur tous, sur tout et partout. Sur le plan psychologique, c’est la distanciation sociale qui a eu le plus d’effets : on a commencé par nous dire de garder une distance d’un mètre, sans nous prévenir que la distance allait être tellement grande que nous allions nous perdre les uns les autres’’, nous explique Abdelilah Jarmouni Idrissi, psychologue et psychothérapeute. Avant d'ajouter que ne pas voir ses proches équivaut à un déchirement...
Selon le psychologue, "les regroupements familiaux, ainsi que les veillées religieuses, au-delà de leurs enseignements religieux, permettent de retrouver le sens de l’appartenance à une communauté, ce qui est précieux, tant l’individualisme et la compétition ont force de loi dans le monde actuel et sont insoutenables pour beaucoup’’. Mais alors que les rassemblements religieux sont toujours interdits au Maroc, de nombreux concitoyens n'ont pas hésité à pousser un coup de gueule sur les réseaux sociaux. Si le psychologue trouve qu'il est prématuré de parler de stress post-traumatique, il concède toutefois que chaque citoyen du monde a été touché moralement, du fait de la perte de repères, du manque anxiogène de prévisibilité au niveau individuel et social. Alors que les autorités viennent de prolonger l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 10 juin, le retour à la normale ne semble pas prévu pour demain.
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