Pour mieux lutter contre le VIH, le Mali se met au chevet des usagers de drogues
Au Mali, des responsables engagés dans la lutte contre le VIH misent sur une nouvelle approche pour réduire les risques chez les usagers de drogue injectable.
Ils sont fragiles. Les usagers de drogues injectables (UDI) sont 28 fois plus exposés au VIH que le reste de la population. Ils sont aussi vulnérables à celui-ci en raison de leur statut juridique et social. Illégale au Mali, la consommation de drogues est passible d’une peine de prison et elle est très fortement stigmatisée, ce qui marginalise davantage les personnes ayant des problèmes de toxicomanie
Pour faire face à ce problème de santé publique, l'association Arcad Santé Plus, un acteur clé de la lutte contre le VIH/Sida au Mali et en Afrique de l'Ouest, multiplie ses efforts. Fin août, elle organisait notamment une campagne à l'intention des usagers de drogues pour réduire les risques de leur contamination.
Alors que le taux de prévalence du VIH est de 1,1% (11 personnes sur 1.000) sur le sol malien, Arcad mise sur la sensibilisation des acteurs de prévention et de répression, à savoir le ministère de la santé et les forces de l’ordre. Une bonne nouvelle, quand on sait que les usagers de drogues sont encore victimes de stigmatisations, de discriminations et n'ont pas accès aux services sociaux ou aux services de santé, dont ceux proposant des traitements contre le VIH/Sida.
Sensibiliser pour renforcer la lutte
Selon Alpha Macky Tall, directeur de programme à Arcad Sida, l'association ne se limitera pas seulement à la sensibilisation des agents de l’Etat. Elle sera aussi présente sur le terrain pour rencontrer les usagers et leur entourage. L'objectif est de les sensibiliser au danger lié à la consommation de substances illicites, en particulier la drogue injectable qui peut être source de transmission du VIH et même d’autres maladies (tuberculose, hépatite B...).
Le représentant du ministère de la santé, Bakary Konaté, a récemment rappelé que le Mali disposait d’un plan stratégique national de lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et les hépatites virales. Il y a quelques semaines, les autorités avaient d'ailleurs décidé d’inscrire la prophylaxie préexposition (PrEP) dans leur politique de prévention contre le VIH/Sida. Mais maintenant que les jalons sont posés, il ne reste plus qu'à espérer un programme de réduction des risques auprès des personnes usagères de drogues injectable. Plus que jamais.
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