Pour des routes moins mortelles, la Côte d'Ivoire lance le permis à points
Lancé le 1er mars dernier, le système de permis à points devrait inciter les Ivoiriens à éviter les grosses infractions. Les autorités espèrent qu'il pourra diminuer le nombre de morts sur les routes du pays.
La plupart des Ivoiriens accueillent avec bienveillance cette nouvelle mesure. Depuis début mars, le nouveau permis à points est entré en vigueur en Côte d'Ivoire. Inspiré du modèle français, le sésame des automobilistes a initialement 12 points qui diminuent au fil des infractions : deux points pour l'utilisation du téléphone au volant, trois points pour un excès de vitesse au-delà de 25 km/h, six points pour un taux d'alcoolémie supérieur à 0,8g/l...
Des stages à 100.000 francs CFA (152 euros), une somme plus élevée que le salaire minimum en Côte d'Ivoire, seront également mis en place pour permettre aux usagers de récupérer une partie de leur capital.
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Contravention par SMS
Depuis l'entrée en vigueur du nouveau permis à points, les conducteurs en faute ne sont plus systématiquement interpellés : ils reçoivent leur contravention par un SMS et peuvent payer en ligne. Les autorités s'appuient sur un large réseau de plus de 200 caméras disposées le long des axes considérés comme les plus dangereux.
"Chaque conducteur doit se dire qu'il peut être surveillé partout et qu'il peut perdre des points s'il ne se comporte pas bien", explique le commissaire Raphaël Gossan, directeur adjoint de la police spéciale de la sécurité routière. En diminuant les interpellations physiques, les autorités espèrent aussi limiter les "arrangements" avec les policiers. "Les amendes sont signifiées de manière électronique, payées directement à une comptabilité avec un reçu. A ce niveau le racket diminue", confirme le commissaire Gossan.
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Diminuer le nombre de morts de 50%
Avec le permis à points, la Côte d'Ivoire espère diminuer le nombre de morts sur ses routes de 50% d'ici 2025. Un défi qui passe également par le renouvellement du parc automobile et la rénovation des voies car les accidents mortels impliquent encore régulièrement des bus ou des camions antédiluviens mal entretenus ou surchargés.
Un décret entré en vigueur en 2018 interdit désormais les importations de véhicules de plus de 5 ans en Côte d'Ivoire. Résultat: le nombre de "France, au revoir", ces voitures arrivées en bout de course en Europe qui vivent une seconde vie en Afrique, a visiblement diminué et les petites voitures japonaises neuves au prix abordable pullulent dans les rues d'Abidjan.
"Notre système législatif en matière de transports était désuet avec certains textes des années 1960. Depuis deux ans, nous avons décidé d'élaborer une stratégie quinquennale beaucoup plus dure qui agit sur la qualité des véhicules, sur les conducteurs et sur les infrastructures notamment", résume à l'AFP le ministre des Transports Amadou Koné. "Avec la vidéoverbalisation, le permis à points, les sensibilisations que nous menons, nous pensons que nous aurons dès cette année des résultats probants. On constate déjà que les conducteurs commencent à acquérir de bons réflexes, il faut continuer ce travail", poursuit-il. Selon les chiffres officiels, le nombre de morts sur les routes en Côte d'Ivoire est passé de 1.614 en 2021 à 1.051 l'an dernier.
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