Paludisme : La jacinthe d'eau, si belle mais si dangereuse
Très répandue sur le continent africain, la jacinthe d'eau est une plante aquatique qui fait des ravages. Sa multiplication rapide asphyxie les poissons et favorise le paludisme. Mais que ce soit au Mali, au Sénégal, au Bénin ou au Niger, les autorités ont du mal à s'en débarrasser.
Elle est belle mais nocive. Elle, c'est la jacinthe d'eau, une plante aquatique originaire d'Amérique du Sud. Introduite sur le continent africain au XIXe siècle, la jacinthe d'eau s'est propagée rapidement dans de nombreuses zones tropicales en Afrique. Considérée comme l'une des 100 pires espèces envahissantes par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la jacinthe d'eau aurait totalement envahi certains plans d'eau africains dont le grand lac Victoria.
Que ce soit au Mali, au Sénégal au Niger, au Burkina Faso ou au Bénin, cette plante menace la biodiversité. Car peu d'espèces peuvent résister à sa prolifération : en se développant, les jacinthes d'eau forment une sorte de tapis opaque qui perturbe la pêche et complique les déplacements des embarcations. Pis, elle favorise aussi l'apparition de certaines maladies graves comme le paludisme, avec l'afflux des moustiques. Ce qui pousse les différentes autorités de nombreux pays tropicaux à organiser, chaque année, des campagnes d’arrachage de jacinthes.
"La solution se trouve dans le problème"
S'il est difficile de se débarrasser des jacinthes, nombreuses sont les initiatives qui ont vu le jour en Afrique pour que ce fléau devienne... une ressource. Fin 2016, la Nigérienne Mariama Mamane a créé la start-up Jacigreen, un projet qui consiste à produire un engrais naturel à partir de la jacinthe d'eau. À partir de jacinthe d’eau, plante nuisible à la biodiversité aquatique qui prolifère à la surface du fleuve Niger, Jacigreen produit un engrais naturel.
"Pour tout vous dire ce qui me tenait à cœur, c’était l’espoir de restaurer cet environnement merveilleux calme et paisible de mes souvenirs d’enfance. Après plusieurs recherches, je découvre que la solution se trouve dans le problème : la jacinthe d'eau", précise Mariama qui est ingénieur en Eau et Environnement. Avant d'expliquer à nos confères du quotidien Le Monde qu'"à partir des plantes arrachées, on peut produire un engrais naturel. La méthanisation produit un biogaz qui peut être transformé en électricité".
Au Bénin, une autre start-up du nom de Green Keeper Africa (GKA) transforme, de son côté, cette plante nuisible en absorbants 100% organiques qui sont destinés aux professionnels pour le contrôle des fuites de produits polluants. Comme quoi, même une plante nocive peut avoir des vertus écologiques.
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