Au Sénégal, des cas de Covid détectés chez des pèlerins de retour de La Mecque
Les autorités sanitaires sénégalaises ont renforcé le contrôle sanitaire contre le Covid dans le pays après la mort de nombreux fidèles à La Mecque.
Plus d’un millier de pèlerins sont morts lors du Hajj 2024. Selon l’annonce officielle diffusée par l’Arabie Saoudite dimanche 23 juin, l’immense majorité des fidèles décédés au cours du pèlerinage sont morts des suites de l’intense vague de chaleur qui touche le royaume.
Les autorités sénégalaises soupçonnent pourtant qu’un certain nombre de décès ne soient causés par une maladie à syndrome respiratoire similaire au Covid-19, a annoncé le ministre de la Santé Ibrahima Sy dimanche 23 juin, lors d'une visite à l'aéroport international de Diamniadio.
Le dispositif de surveillance sanitaire renforcé
En conséquence, des tests de dépistage volontaire du Covid-19 ont été mis en place dans le pays et le port du masque à l'aéroport international est désormais obligatoire pour les pèlerins de retour de La Mecque.
Le ministre a invoqué les décès survenus à La Mecque. "Au départ, on avait pensé que c'était lié à des vagues de chaleur parce que la température était excessivement élevée, mais on s'est rendu compte qu'il y a un syndrome respiratoire avec les cas de décès", a-t-il dit selon un enregistrement de ses propos diffusé par les médias. "On s'est dit que, probablement, il y a une épidémie de type respiratoire", a-t-il ajouté.
Le ministère de la Santé a indiqué dans un communiqué publié lundi avoir "renforcé le dispositif de surveillance sanitaire aux frontières" aériennes en déployant à l'aéroport une équipe chargée de proposer des tests de dépistage volontaire et d'identifier les pèlerins présentant des syndromes grippaux.
1 301 personnes décédées lors du Hajj 2024
Sur 124 tests de diagnostic rapide, 78 ont été positifs au virus du Covid-19, dont 36 ensuite confirmés par tests PCR, technique de référence pour la détection de l'infection, a dit le ministère. "Il y a pas à s'alarmer, mais il y a aussi à faire de la prévention", a dit le ministre dimanche.
L'Arabie Saoudite a indiqué dimanche que 1 301 personnes étaient décédées lors du Hajj. L'agence de presse officielle SPA a invoqué le fait que de nombreux fidèles avaient entrepris le grand pèlerinage musulman annuel sans autorisation, et parcouru de longues distances par des chaleurs caniculaires et sans accompagnement approprié.
"Éviter la reprise" de l'épidémie de Covid
Le quotidien l'Observateur a fait état de cinq morts parmi les pèlerins sénégalais. Quelque 12 000 Sénégalais ont été officiellement enregistrés pour faire le Hajj. Leur retour s'échelonne entre la fin de la semaine passée et fin juin ou début juillet.
Le ministère "appelle la population à la vigilance". Il préconise que les Sénégalais proches de personnes contaminées renoncent aux fêtes auxquelles donne traditionnellement lieu le retour de pèlerinage de l'un d'eux.
Charles Bernard Sagna, médecin-chef du service de contrôle sanitaire de l’aéroport, a expliqué à l'AFP que l'alerte avait été donnée quand l'équipe médicale sénégalaise basée à Djeddah avait fait remonter "un nombre significatif d'affections respiratoires". "Depuis la fin (de l'urgence sanitaire internationale du) Covid, le Covid reste à l'état endémique au Sénégal, à basse intensité. Notre souci, c'est d'éviter la reprise", a-t-il dit.
Son confrère Abdoulaye Bousso, qui dirigea les opérations d'urgence face au Covid, a invité à garder la tête froide. "Chaque année après le hajj, des centaines de personnes rentrent de La Mecque avec des syndromes respiratoires. Aussi des centaines de personnes y meurent chaque année. Ce sera encore le cas pour les prochaines années", a-t-il dit en soulignant la nécessité du dépistage et de la sensibilisation.
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