Nonuplés nés au Nigéria : D'Oron à Douala, récit d'une naissance exceptionnelle
Une maman nigériane et ses neuf enfants, six filles et trois garçons, nés au Nigéria en mars dernier, sont rentrés à Douala en bonne santé. Pour en avoir le coeur net, nous sommes partis à leur rencontre.
“Je remercie Dieu pour le bien qu’il nous a fait. Nous voulions des enfants, mais pas en aussi grand nombre. Ce n’est pas facile d’élever autant d’enfants. Que Dieu nous soutienne“, espère la grand-mère de la fratrie, neuf bébés nés tous le même jour.
Le 23 mars dernier, ils venaient au monde dans une clinique à Oron, une ville du sud-est du Nigeria. Anthonia Madu Obianuju, la mère, aurait accouché par voie basse de 3 garçons et 6 filles. Si les spécialistes s'inquiétaient au début pour la santé et pour les chances de survie des foetus, les bébés sont tous en bonne santé après leur six premiers mois de vie.
De retour au Cameroun, sa terre d'accueil depuis une vingtaine d'années, Anthonia et ses nouveaux-nés sont accompagnés par "les femmes" de la famille. La belle-mère, la belle-sœur ainsi que la soeur d'Anthonia et une cousine sont présentes dans sa résidence, située dans le 3ème arrondissement de la ville de Douala.
Pourquoi neuf enfants d'un coup ?
Cinq... C'est le nombre d'enfants estimés lors des différents examens au cours de la grossesse. Mais au moment de la délivrance, après avoir sorti les cinq premiers, les cinq médecins qui devaient assurer cet accouchement hors norme découvrent quatre nouveau-nés supplémentaires. Depuis le Nigeria, ils suivent encore l’évolution des nourrissons via les vidéos qu’Anthonia leur envoie.
Cette naissance exceptionnelle - neuf enfants nés en une fois et ayant survécu - n'est pas une première. Il y a quelques mois, une Malienne a accouché de nonuplés au Maroc. Auparavant, le record était détenu par une Américaine, qui avait eu huit bébés grâce à une fécondation in vitro.
Contrairement à la Malienne Halima Cissé, Anthonia Madu et son époux ont, eux aussi, eu recours à la fécondation in vitro (FIV). Cette technique de procréation médicalement assistée consiste à féconder artificiellement, dans une éprouvette, un ovocyte de manière à créer un embryon qui sera ensuite transféré dans l'utérus de la patiente. Et comme l'obtention d'un embryon viable n'est pas garantie, plusieurs ovocytes sont fécondés pour augmenter les chances de grossesse. Sauf que le transport de plusieurs embryons dans l’utérus favorise les grossesses multiples. Ce qui augmente le risque de donner naissance à des bébés prématurés et de petits poids.
"5 enfants ont été placés dans des couveuses après l’accouchement. Ils étaient très petits. On ne savait pas qu’ils survivraient. C’est un miracle divin ! Ils ont passé trois mois dans les couveuses", se souvient Anthonia Madu.
"Nous avons besoin d’aide"
Les neuf bébés sont suivis actuellement par un pédiatre à Douala. Il effectue une visite toutes les deux semaines. C’est lui que l’on appelle lorsqu’il y a une urgence. Il y a quelques jours, il est venu examiner l'un des nonuplés qui avait de la fièvre. Un mois plus tôt, c’est une toux qu’il a dû prendre en charge. Si les nouveaux-nés se portent bien, ils doivent toutefois être surveillés et suivis. Vu que leurs organes sont encore très fragiles, l'infection ou l'hémorragie interne pourraient être très dangereuses pour leur santé.
Mais la mère, qui avait déjà eu deux enfants avec son mari, a encore des soucis de santé. "Je ne me sens pas très bien. Je suis allée à l’hôpital et des examens m’ont été prescrits. J’ai un mal de dos. Je ressens des fois de la fatigue, je suis anémiée. Je suis un traitement“, explique Anthonia qui a arrêté d’allaiter dès son retour au Cameroun afin de préserver sa santé.
Si toute la famille Madu semble aujourd'hui heureuse, elle redoute les futures difficultés. "Il est vrai que nous voulions avoir des enfants, mais nous ne savions pas qu’il y en aurait autant. Nous n’allons pas refuser ce que Dieu nous donne car c’est aussi une bénédiction. Seulement, mon mari et moi ne pouvons pas supporter cette charge. Nous avons besoin d’aide. Les représentants du gouvernement nigérian sont venus nous voir. Ils promettent de revenir de temps en temps. Ils ont apporté de la lessive pour les vêtements. Nous attendons aussi l’aide du gouvernement camerounais. Nous vivons ici depuis longtemps. Le Cameroun est un peu notre pays", nous explique Anthonia Madu.
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