Menacé par la sécheresse, le Maroc s'inquiète
Alors qu'il essaie de contenir la pandémie de Covid-19 sur son territoire, le Maroc risque de ne plus boire à sa soif. Le pays affronte actuellement un sévère déficit des pluies affectant ses ressources en eau.
Le Maroc est menacé par la soif ! Si le Maghreb est la région africaine où les ressources en eau sont les plus rares, le Royaume fait partie des pays pays fortement dépendants de leur secteur agricole. Et cette année, la saison est marquée par une importante baisse des précipitations, de "141 mm contre une moyenne de 254 mm au cours des 30 dernières années", soit un déficit de 44% par rapport à une année normale, précise le ministre de l'Agriculture Aziz Akhannouch.
Les "retenues des barrages ont connu une baisse significative", détaille le ministre, tout en rappelant que l'état des récoltes d'automne restait "satisfaisant" mais dépendrait des précipitations à venir.
Des mesures d'économie d'eau au sud du Royaume
Avec le cumul des années de sécheresse, "les Marocains ont de quoi boire pour 6 à 10 millions de personnes (...) c'est-à-dire pas grand chose" pour un pays de 35 millions d'habitant, s'inquiétait un récent éditorial du quotidien l'Economiste. Mais pour le moment, seul le sud du pays - où le niveau des barrages est particulièrement bas - est concerné par des mesures d'économie d'eau.
La raréfaction des ressources en eau est aggravée par la surexploitation des nappes phréatiques, alors que le Maroc figure sur la liste des pays au "stress hydrique élevé", selon différentes études. Face à cette situation, le Maroc - qui lutte actuellement contre la pandémie de Coronavirus - a lancé, en janvier dernier, un vaste programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation pour 2020–2027, doté de l'équivalent de 10,9 milliards d'euros.
En février, un programme baptisé "Génération Green 2020-2030" ambitionnant de faire émerger une "classe moyenne agricole" est venu remplacer le "Plan Maroc Vert", lancé en 2008 mais au bilan jugé mitigé.
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