Masques anti-Covid, gants... la pollution plastique explose en Afrique
Plus de 100.000 masques anti-Covid seraient jetés chaque mois dans la nature en Afrique, alors que la pollution par le plastique menace de plus en plus le continent.
Elle gagne dangereusement du terrain ! La pollution par le plastique continue de faire des ravages en Afrique, dans un contexte sanitaire sans précédent. Une très mauvaise nouvelle pour la santé des populations, mais aussi pour l'environnement. Alors que de nombreuses plages nord-africaines sont déjà polluées par les masques faciaux à usage unique, une étude réalisée par des chercheurs du Convenant University d’Ota (Nigeria) révèle l'augmentation de la pollution par les déchets plastiques dans tous les pays du continent depuis l'apparition du Covid-19.
"Notre estimation suggère que plus de 12 milliards de masques médicaux et en tissu sont jetés chaque mois, ce qui donne la probabilité qu’un équivalent d’environ 105.000 tonnes de masques faciaux par mois pourrait être jetés dans l’environnement par les Africains", explique l'un des co-auteurs de cette étude qui rappelle que les protections individuelles anti-Covid, comme les masques, les gants, les lunettes de sécurité et les tabliers de protection ont été largement utilisées sur le continent.
Des innovations mais un recyclage embryonnaire
Même si 34 des 54 pays du continent ont adopté des réglementations pour éliminer progressivement les plastiques à usage unique, les solutions contre les déchets plastiques manquent ou restent embryonnaires. Au Maghreb, si les déchets industriels sont recyclés (à environ 12%, surtout du plastique, papier/carton et des métaux), les déchets ménagers sont oubliés. Ailleurs en Afrique, les données manquent. Mais le tri sélectif des déchets n'a pas encore le vent en poupe, selon la majorité des experts.
Et à l'image de la majorité des autres défis sanitaires, la lutte contre la pollution plastique pâtit des efforts contre le Covid-19. Selon Alexander Mangwiro, responsable de la gestion des programmes au bureau Afrique du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), "les installations de collecte, de stockage, de recyclage et d’élimination fonctionnent à capacité réduite", à l'ère de la pandémie. Avant d'ajouter à nos confrères de SciDev que "le déversement illégal de déchets plastiques est en augmentation". Jusqu'à quand ?
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