Les zoonoses gagnent du terrain en Afrique
Le nombre d'épidémies dues à des maladies transmises à l’homme par les animaux a augmenté de 63 % en dix ans sur le continent. L’Organisation mondiale de la Santé tente de contenir la progression de ces pathologies.
Objectif sensibilisation. C’est la nouvelle arme du Cameroun qui veut lutter contre les zoonoses, ces maladies qui se transmettent de l’animal à l’homme. Pour ce faire, il a élaboré le Programme National de Prévention et de Lutte contre les Zoonoses Emergentes et Réémergentes (PNPLZER).
Selon le ministère de la santé publique du Cameroun, ce document "est un plan cadre qui met en exergue une combinaison d'interventions de communication capables de susciter les changements nécessaires en matière de connaissances, d'opinions, d'attitudes, de croyances ou de comportements au niveau de la population". Le but étant d’"endiguer une menace dans une période donnée". Si le Cameroun revendique des progrès dans la lutte contre les zoonoses, ce n'est pas le cas de la grande majorité des pays africains.
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Un rythme qui s'accélère avec les années
Dans une analyse faite en 2022, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a révélé que les maladies transmises par les animaux à l'homme ont bondi de 63 % au cours de la dernière décennie en Afrique. Elle redoute une flambée d'épidémies causées par des agents pathogènes zoonotiques, tels que le virus de la variole du singe. L’on apprend aussi qu’entre 2001 et 2022, 30 % des 1.843 événements de santé publique avérés enregistrés dans la Région africaine de l'OMS "étaient des épidémies de zoonoses".
En 2019 et 2020, les "agents pathogènes zoonotiques" représentaient même la moitié des événements de santé publique. "La maladie à virus Ebola et d'autres fièvres hémorragiques virales constituent près de 70 % de ces épidémies, notamment la dengue, le charbon, la peste, la variole du singe, et une série d'autres maladies constituant les 30 % restants", détaille l’OMS. Elle note une augmentation accentuée depuis avril 2022, principalement en République Démocratique du Congo et au Nigéria. En cause : la forte croissance de la population africaine ainsi que la demande croissante d'aliments dérivés des animaux comme la viande, la volaille, les œufs et le lait.
Comment lutter contre ces épidémies ?
L’empiètement de la population sur les habitats de la faune sauvage, l’amélioration des liaisons routières, ferroviaires, maritimes et aériennes accroissent le risque de propagation des épidémies de zoonoses, des zones reculées peu peuplées aux grandes zones urbaines. L’OMS concède qu'''il est complexe de contenir la propagation des zoonoses en Afrique". Elle recommande "une approche unique de la santé qui nécessite la collaboration de divers secteurs, disciplines et communautés".
De nombreux spécialistes devraient être impliqués, à l’instar de ceux qui travaillent dans le domaine de la santé humaine, animale et environnementale. "Les épidémiologistes et les autres experts de la santé publique devraient partager les informations relatives à la surveillance systématique des maladies et aux activités d'intervention, aussi bien pour la santé animale que pour la santé humaine", peut-on lire dans le rapport de l’organisation onusienne.
Elle insiste également sur la nécessité d'intensifier la recherche afin d'identifier les facteurs environnementaux, socio-économiques et culturels qui favorisent l'émergence et la transmission des maladies à tendance épidémique.
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