Les violences faites aux femmes, un fléau qui touche aussi l'Afrique
À l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes qui est célébrée ce 25 novembre, AlloDocteurs Africa revient sur un phénomène de société qui touche 1 femme sur 3 dans le monde.
La violence contre les femmes est un problème de santé publique ! Les violences faites aux femmes concernent 1 femme sur 3 dans le monde. Ce chiffre donné par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est celui des violences physiques, comme les violences conjugales et les violences sexuelles, mais les femmes peuvent également souffrir d'abus psychologiques ou de mutilations génitales. Autre chiffre alarmant donné par l'OMS : 38% des meurtres de femmes dans le monde sont commis par leurs partenaires intimes.
Certaines femmes sont particulièrement à risque de subir ce type de violences : les déplacées, migrantes ou réfugiées, ainsi que celles qui vivent dans des zones de conflit, les femmes âgées et les handicapées sont particulièrement exposées. Et pour toutes les femmes, il semblerait que la pandémie de Covid-19 ait encore aggravé les violences qu'elles subissent, quelles qu'elles soient.
Des violences sous-évaluées
Ces sont largement sous-estimées ! Qu'il s'agisse de violences sexuelles ou conjugales, leur fréquence est très difficile à estimer, notamment car bon nombre de femmes n'osent pas dénoncer leurs agresseurs ou encore que les services de police refusent encore trop souvent de prendre les plaintes des victimes.
Si le viol est sans doute la forme de violence sexuelle la plus connue et la plus redoutée des femmes, elle est loin d'être la seule et la plus courante : les agressions sexuelles (baisé forcé, main aux fesses etc.) sont encore trop régulières ! Et sur le continent africain, on laisse encore trop souvent croire aux femmes qu'elles doivent accepter ses violences ou qu'elles en sont responsables.
Des caractéristiques mieux connues
Il faut apprendre à connaître ce mal qui ronge le monde ! Certaines caractéristiques se dégagent des témoignages, permettant d'avoir une meilleure idée du fonctionnement des violences faites aux femmes.
- La victime connaît souvent son agresseur. Le plus souvent la violence sexuelle est commise par quelqu'un de la famille ou par un proche.
- La violence sexuelle est rarement isolée. Une première violence augmente le risque d'en être victime à nouveau : la personne agressée est fragilisée et cette fragilisation est perçue dans sa posture, dans sa façon d'être, par d'autres agresseurs.
- L'agresseur peut être une femme. Tabou optimal s'il en est : oui les femmes peuvent agresser. Qu'elles soient mères, nourrices, enseignantes,… elles infligent des violences souvent subtiles, moins violentes et plus perverses que celles perpétrées par les hommes.
- Le traumatisme est souvent oublié, refoulé, dénié. La violence tombe souvent dans l'oubli : soit parce que la victime n'est pas consciente qu'il s'agit d'une réelle agression (par exemple, si on ne lui a pas appris qu'un adulte n'a pas à toucher son sexe, un enfant ne peut pas mesurer le caractère illicite et traumatisant du geste), ou parce qu'en parler l'expose à un danger qui lui semble ingérable, ou encore parce que l'agression est vécue de façon dissociée.
Des répercussions graves
Violaine Guérin, présidente de l'association française Stop aux violences sexuelles, compare ces violences à une bombe à fragmentation, qui explose dans le corps des victimes : un certain nombre de conséquences psychologiques et physiques découlent de ces violences.
Anxiété, dépression, baisse de l'estime de soi, troubles du sommeil, troubles du comportement alimentaire, addictions, automutilation, suicide, troubles psychiatriques et troubles gynécologiques... De plus, on estime qu'une victime sur 100.000 décèdent des suites des violences sexuelles...
Les violences ne sont pas une fatalité
Pour les victimes de violences, leur situation peut souvent sembler désespérée et sans issue. Mais il est possible de s'en sortir ! Libérer la parole, faire appel à la solidarité autour de soi, notamment à des associations de femmes. Vous n'êtes pas seules, vous méritez d'être aidée alors n'hésitez pas à tendre la main !
L'une des clés pour éradiquer les violences faites aux femmes, c'est l'éducation ! Interventions à l'école, éducation des filles, émancipation... en faisant changer les mentalités on peut venir à bout de ce fléau qui fait souffrir trop de femmes dans le monde.
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