Les politiques, premières victimes du Covid-19 en Afrique
Au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire et en République démocratique du Congo (RDC), de nombreux politiciens ont été infectés par le coronavirus, alors que la pandémie ne fait que commencer.
Décidément, personne n'y échappe. En Afrique plus qu'ailleurs, les politiques sont particulièrement touchés par le coronavirus. Depuis l'arrivée de la pandémie de Covid-19 sur le sol africain, le monde de la politique est durement touché. Après le décès de la vice-présidente burkinabé de l'Assemblée nationale, , Rose-Marie Compaoré, c'est l'ex-président congolais Jacques Joachim Yhombi-Opango qui vient de nous quitter des suites du coronavirus.
En Côte d'Ivoire, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, candidat du parti au pouvoir à la présidentielle d'octobre, s’est placé lui-même en confinement "après avoir été en contact avec une personne déclarée positive", a-t-il annoncé sur Twitter. Selon une source proche du pouvoir, une dizaine de "hautes personnalités" sont en confinement. Les autorités ont fait preuve de légèreté, estime Jean Alabro en relevant que le Conseil national de sécurité sur le coronavirus avait réuni... 43 personnes.
#allomaman
Sur les réseaux sociaux, certains louent le "courage" du Premier ministre mais d'autres fustigent "l'incompétence" du gouvernement. Ils affirment qu'il a "libéré" de quarantaine des passagers en provenance de France parce qu'ils étaient membres de familles de personnalités, comme celle d'Adama Bictogo, un haut cadre du parti du président Alassane Ouattara.
Sur les réseaux sociaux, les internautes font d'ailleurs souvent référence à la Françafrique avec le jeu de mot entre "coronavirus" et "colona-virus".
Au Burkina, les politiques sont encore plus touchés et le conseil des ministres de jeudi s'est fait par visio-conférence pour éviter toute infection du chef de l'Etat Roch Marc Christian Kaboré, alors que pas moins de sept ministres sont touchés, notamment celui des Affaires étrangères Alpha Barry.
Ce dernier s'était moqué le 18 mars des rumeurs sur sa contamination affirmant: "Allô Maman !!!! Les appels viennent de partout... Je n'arrive pas à tout décrocher. Mais impossible de rater l'appel de ma chère mère. Comme beaucoup d'entre vous, elle aussi a été gagnée par la rumeur. Je l'ai rassurée".
Mais deux jours plus tard, il indiquait: "La rumeur est devenue réalité... je viens d'être notifié positif". Les internautes l'ont raillé à leur tour, créant le hashtag #allomaman.
Classe politique "en panique"
"allô maman, je suis obligé de me faire soigner à Ouagadougou comme le bas peuple. Je ne peux pas aller en Europe. Et si on équipait convenablement maintenant nos hôpitaux ?", a lancé l'un d'entre eux.
"Les ravages (du virus) ne connaissent pas le genre ni la classe sociale", souligne l'opposant Ablassé Ouedraogo. "Personne n'est épargné par ce virus qui infecte les chefs d'Etat, les ministres et les parlementaires (...), y compris le citoyen ordinaire (...)."
"Le bon exemple commence par le sommet et le coronavirus n'est point une maladie de la honte. Les Burkinabè devraient disposer de l'information sur la santé de leurs gouvernants", ajoute-t-il.
En République démocratique du Congo, les autorités ne confirment pas que des personnalités de la vie publique figurent parmi les cas confirmés de coronavirus mais plusieurs médias ont rapporté que la ministre de l’Economie Acacia Bandubola était touchée. Son frère et directeur de cabinet adjoint, Dédié Bandubola, fait partie des premiers morts.
Le ministre des Affaires foncières Molendo Sakombi lui a rendu un hommage sur le compte Twitter du ministère: "La mort du docteur Dédié Bandubola démontre à suffisance l’ampleur du danger qui nous guette tous".
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