Le Maroc veut employer des médecins étrangers
Le plan de généralisation de la couverture sociale, annoncée en juillet 2020 par le roi Mohammed VI, prend forme. Et parmi les priorités, le renforcement des ressources humaines est en première ligne.
Le Maroc recrute des médecins étrangers ! Pour toucher 22 millions de personnes avec le nouveau plan de généralisation de la couverture sociale d'ici 2022, le Maroc doit faire face à un déficit important en termes de ressources humaines. Alors pour pallier ce manque de personnel de santé qualifié, pour la première fois, le pays a décidé d’ouvrir ses portes à l’expertise étrangère ! C'est Mohamed Benchaâboun, ministre de l'Économie, des finances et de la réforme de l'administration qui l'a annoncé le 14 avril dernier.
Le fort déficit en praticiens, ainsi que leur répartition géographique inégale sur le territoire ont motivé cette annonce. Car si les grandes villes enregistrent les plus hauts taux de praticiens en activité, il n’en est pas de même pour les régions reculées du pays. Actuellement, le Maroc n’enregistre un peu plus de 27.000 médecins en activités, dont 39% sont d’ailleurs concentrés au niveau de la région Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra. Le ratio est donc d'à peine 7 médecins pour 10.000 habitants, bien loin du chiffre de 15,3 conseillé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Une profession vieillissante
Il a donc été proposé que le pays s’ouvre à de nouvelles compétences étrangères, permettant ainsi de remplir les vides dans certaines régions. Mais pas que. Les portes s’ouvrent aussi à de nouveaux investissements étrangers, via l’installation d’établissements internationaux de santé. Si le pays avait pour but de diplômer 3.300 médecins chaque année, ces chiffres n'ont pas été atteints, avec à peine plus de 2.200 diplômés en 2018, encore loin de l’objectif fixé.
Recruter plus de médecins, et des médecins jeunes, est encore plus urgent lorsque l’on sait que 36% des médecins actuellement en activité ont plus de 51 ans. Un chiffre qui laisse présager une aggravation de la pénurie et l'apparition de véritables déserts médicaux au fur et à mesure des départs en retraites. Aujourd’hui, le déficit est déjà problématique : le Maroc manque de 97.000 professionnels de la santé.
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