Le Maroc réussit une nouvelle greffe du foie à partir d'un donneur vivant
A Rabat, l’Institut national d’oncologie vient de réaliser sa première greffe du foie à partir d'un donneur vivant.
Le 29 mars dernier, une nouvelle extraordinaire réveille la ville de Rabat, au Maroc, quelques heures avant de faire le tour du monde. Une greffe de foie d’un donneur vivant apparenté a été réalisée avec succès pour une patiente à l’Institut national d’oncologie (INO) à Rabat. Un espoir supplémentaire pour des milliers de Marocains en attente d'une transplantation hépatique.
Dans un communiqué de presse, l'INO estime qu'il s'agit de la première intervention chirurgicale du genre à être menée avec succès à l'échelle nationale sur une femme de 62 ans. Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'un Marocain donne de son vivant un morceau de son foie à un proche malade. Le Comité greffe hépatique du Centre hospitalier universitaire Mohammed VI de Marrakech a réalisé, dès 2015, une première opération de ce genre. Mais pour l'heure, toutes ces transplantations ont été réalisées par des équipes marocaines et étrangères. A Rabat, elle a été conjointement menée par les équipes multidisciplinaires de l’INO et du Centre hépatobiliaire de l’Hôpital Paul Brousse (Villejuif, France).
La patiente receveuse de 62 ans souffrait de la Nash, un acronyme anglais pour désigner une stéato-hépatite non alcoolique. Inconnue du grand public jusqu'à ce que le journaliste sportif français Pierre Ménès révèle qu'il en était atteint, cette pathologie est aussi appelée maladie du foie gras ou encore maladie du soda. Il s'agit d'une inflammation du foie liée à une surcharge de graisse de cet organe. En cause : une mauvaise alimentation et une consommation excessive de sucres.
Donner son foie de vivant
Le foie (dont on ne prélève qu'une partie) et le rein (que l'on prélève intégralement) sont les deux organes qui peuvent être donnés de son vivant. Quand un patient souffre d'une insuffisance rénale chronique, ses reins ne filtrent pas correctement le sang de l'organisme. Une dialyse est alors mise en place. Une option vitale mais contraignante car les malades sont mobilisés jusqu'à trois jours par semaine durant quatre heures à chaque séance. Lorsqu'elle est envisageable, la greffe reste le meilleur traitement de l'insuffisance rénale chronique terminale.
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Au Maroc, le don d'organes est autorisé selon plusieurs critères. Pour être donneur, il faut être adulte majeur, en bonne santé et avoir un lien familial avec le receveur. La loi autorise uniquement le père, la mère, le fils, la fille, le frère, la soeur, l'oncle, la tante, le cousin germain, la cousine germaine et le conjoint. C'est seulement après une évaluation minutieuse par une équipe spécialisée et autorisée que le don devient possible.
Quel que soit le lien entre donneur et receveur, toute forme de pression psychologique ou financière est interdite par la loi. Le candidat au don doit également exprimer son consentement devant le président du tribunal de première instance.
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