L'Afrique s'engage à éliminer toutes les formes de la polio
Se débarrasse de la poliomyélite, c'est l'un des principaux objectifs des pays africains. Lors de la 71e réunion annuelle du Comité régional de l'OMS pour l'Afrique, les différents ministres de la Santé du continent se sont engagés à poursuivre leurs efforts pour éradiquer le virus.
Si l'Afrique célèbre cette année le premier anniversaire de la disparition du poliovirus sauvage, agent pathogène responsable de la polio, le continent vit toujours à l'heure du virus. Car si le vaccin oral a réduit 99% des cas de polio, des dérivés de souche vaccinale sont encore signalés dans les quatre coins de l'Afrique.
Le nombre de cas recensé en Afrique a même augmenté l’année dernière, en partie à cause des perturbations des campagnes de vaccination contre la poliomyélite causée par la Covid-19, indique l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué. Depuis 2018, 23 pays de la Région ont été touchés par des flambées de polio et plus de la moitié des 1071 cas de polio dans le monde ont été enregistrés en Afrique. "La Covid-19 a menacé cette victoire (ndlr : contre la polio), dans la mesure où les gouvernements ont travaillé d’arrache-pied pour limiter la propagation de la Covid-19 en suspendant certaines campagnes de vaccination. Néanmoins, nous ne pouvons pas hésiter, et grâce à une détermination renouvelée, nous pouvons surmonter les derniers obstacles qui compromettent nos chances de succès", explique la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Avant de préciser que près de 100 millions d’enfants africains ont été vaccinés contre la polio depuis juillet 2020.
Impliquer les gouvernements
Pour Félix Tshisekedi, Président de la République démocratique du Congo (RDC) et de l'Union africaine, il n'est pas question d'abandonner les efforts : "Je suis résolu à travailler de concert avec les autres pays dans le but de préserver les acquis obtenus grâce à nos efforts multiples dans la lutte contre la poliomyélite et d’éradiquer toutes les autres formes de cette maladie en Afrique". Des propos qui trouvent écho dans les dires du Dr Tunji Funsho, président du Comité national PolioPlus du Nigéria. Pour ce dernier, "nous devons augmenter l’implication politique et financier des gouvernements et des partenaires afin de parcourir les derniers kilomètres nous séparant de la fin de toutes les formes de poliomyélite".
Lors du Comité régional, les pays ont discuté de la manière d’amorcer la mise en œuvre de la nouvelle Stratégie d’éradication de la poliomyélite 2022-2026 lancée en juin pour stopper de toute urgence la propagation des poliovirus circulants dérivés d’une souche vaccinale. La stratégie décrit divers outils et tactiques visant à endiguer les épidémies :
1/ accélérer et améliorer la qualité de la riposte aux flambées épidémiques, notamment par le déploiement rapide de personnel de renfort du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique à l’appui des pays dès que des flambées sont détectées
2/ intégrer davantage les campagnes de lutte contre la poliomyélite à la prestation des services de santé essentiels et à la vaccination systématique afin d’atteindre les enfants qui n’ont jamais été vaccinés, de contribuer à instaurer un climat de confiance au sein des communautés et d’améliorer le taux de couverture du vaccin antipoliomyélitique
3/ accélérer le déploiement du nouveau vaccin antipoliomyélitique oral de type 2 (nOPV2), un nouvel outil qui pourrait endiguer plus durablement les flambées dues à des poliovirus circulants dérivés de souches vaccinales de type 2, qui sont les plus répandues. À ce jour, six pays d’Afrique ont déployé le vaccin. Près de 40 millions d’enfants ont été vaccinés et aucun problème d’innocuité n’a été relevé.
Pour ne manquer aucune info santé, abonnez-vous à notre newsletter !