La lèpre est "sous contrôle" au Sénégal, vraiment ?
Si le nombre de cas de lèpre a baissé au Sénégal, les malades sont quant à eux toujours aussi stigmatisés et exclus de la société.
Elle existe toujours ! Avec plus de 200.000 nouveaux cas par an, la lèpre se conjugue encore au présent. Si bien qu'une journée mondiale est consacrée à cette maladie infectieuse causée par le bacille de Hansen qui se transmet par les voies respiratoires. Du 24 au 26 janvier 2020, plusieurs pays mettent ainsi l'accent sur le dépistage de la lèpre. Au Sénégal, là où 189 cas de lèpre ont été enregistrés en 2019, cette maladie continue de bouleverser la vie des personnes touchées et de leurs proches.
Non prise en charge, la lèpre peut atteindre les nerfs et entraîner des paralysies et des séquelles définitives au niveau des yeux, des mains, des pieds. Pourtant, elle est souvent découverte tardivement puisqu'il s'agit d'une maladie sournoise (qui se développe lentement).
Une maladie stigmatisante
Si le Dr Louis Hyacinthe Zoubi, coordonnateur du Programme national d’Elimination de la Lèpre (Pnel), estime que "la maladie est sous contrôle" et que"la tendance globale est encourageante", il admet néanmoins qu'il reste encore beaucoup à faire pour que la société accepte et comprenne cette maladie.
"Nous avons affaire à des patients doublement exclus à la fois du fait de leur maladie (que tout le monde redoute mais que personne ne connaît…) et aussi de leur éloignement de toute vie sociale. Les lépreux sont les parias des pays émergents", regrette Michel Germain, le directeur du Centre Hospitalier de l'Ordre de Malte à Dakar qui est totalement dédié à la prise en charge de la lèpre et de ses séquelles.
Considérée comme la maladie de la misère, de l'ignorance et de la honte, la lèpre touche essentiellement les populations isolées, coupées des systèmes de santé. Stigmatisés, les lépreux (nom des malades atteints de la lèpre) souffrent aussi d'exclusion au Sénégal. Mais jusqu'à quand ?
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