La "kadhafi", cette drogue bon marché qui détruit la jeunesse ivoirienne
Une nouvelle drogue à base de Tramaking fait des ravages en Côte d'Ivoire. Portée par les réseaux sociaux, elle menace tous les jeunes ivoiriens.
Alors que les jeunes ivoiriens viennent de reprendre le chemin des classes, les autorités multiplient les saisies et les interpellations, afin de lutter contre une nouvelle drogue dont la popularité est boostée par les réseaux sociaux. Il s'agit du "kadhafi", un mélange de comprimés de Tramaking 250 mg et de Vody, une boisson énergisante alcoolisée.
Si la plupart des médias ivoiriens ont repris la version officielle des autorités qui confond le Tramadol et le Tramaking vu la ressemblance de ces deux médicaments, la réalité est autre comme révélé par le quotidien français "Le Monde". La drogue Kadhafi est une préparation obtenue à partir du mélange de médicaments détournés du circuit officiel à de l’eau ou à de l’alcool. Commercialisé notamment en Inde, le Tramaking est un antidouleur composé de deux principes actifs, le tapentadol et le carisoprodol. Ce dernier est un relaxant musculaire, alors que le tapentadol est un antalgique de palier III.
Appelé "225", "la pomme" ou encore "capitaine béret rouge" en Côte d'Ivoire, ce stupéfiant est très accessible pour les Ivoiriens. Il y a quelques mois, on pouvait s'acheter un comprimé à moins de 500 francs CFA (environ 0,75 euro). Mais depuis que les autorités font la chasse au kadhafi, le prix de cette drogue ne cesse d'augmenter.
Des risques pour la santé même à faible dose
Lorsqu'ils sont associés, le carisoprodol et le tapentadol, les principaux actifs du Tramaking, peuvent être très dangereux : détresse respiratoire, coma et même la mort. Des effets secondaires comme des convulsions, des démangeaisons, une hypoglycémie et des interactions médicamenteuses ont également été signalées.
@siakabakayoko769 Le buzz d’aujourd’hui 🤣🤣 le kadafi
♬ son original - l’original garçon tranquille
En Côte d'Ivoire, le Tramaking et le Tramadol sont souvent consommés avec d’autres substances comme la caféine, la théine ou l’alcool. Seulement voilà, "l’association opioïdes + alcool + sédatifs accroît les risques de dépression respiratoire et de décès, et on la retrouve souvent dans les overdoses ayant une issue fatale", rappelle l'OMS. Facile à trouver sur le marché, moins cher que l'héroïne, le kadhafi peut être à l'origine d'une crise sanitaire sans précédent sur le sol ivoirien.
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