La Côte d'Ivoire se mobilise contre la lèpre
Malgré l’existence d’un traitement efficace, des centaines de nouveaux cas de lèpre sont recensés chaque année en Côte d'Ivoire. Face à cette situation, les autorités veulent intensifier la riposte.
C'est une maladie de la peau chronique d’origine bactérienne. La lèpre fait partie des maladies tropicales négligées, et elle sévit toujours en Côte d'Ivoire. Il s'agit d'une pathologie ancestrale, dont on peut guérir mais qui, si elle n'est pas traitée à un stade précoce, cause de graves lésions de la peau.
En 2019, les autorités sanitaires ont recensé 567 nouveaux cas de lèpre, dont 81% sont des formes très contagieuses. Des chiffres encore élevés qui n'empêchent pas la Côte d'Ivoire d'avoir une ambition : celle d’atteindre zéro lèpre d’ici 2030. "Cela ne signifie pas qu’il n’y aura plus de nouveaux cas mais nous souhaitons les diminuer de 70%, diviser par 10 les infirmités graves ainsi que le nombre d’enfants atteints", précise Oleg Ouss, directeur des projets à la Fondation Raoul Follereau. Cet organisme caritatif privé français porte le nom de celui qui a créé, en 1945, les Journées mondiales des Lépreux. Elles se sont tenues cette année du 28 au 30 janvier, pour rappeler que la maladie n'est pas éradiquée.
Pays prioritaire dans la nouvelle stratégie de la Fondation Raoul Follereau contre les maladies tropicales négligées, la Côte d'Ivoire peut prouver "qu’une levée de fonds international est pertinente pour lutter contre la lèpre", explique Oleg Ouss.
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Une nouvelle approche qui porte ses fruits
Il y a plus d’un an, la Fondation Raoul Follereau initiait, à Chiepo, une stratégie de prise en charge globale pour lutter contre la maladie de Hanse, plus connue sous le nom de lèpre. Dans une localité où les conditions sanitaires sont précaires, l'objectif de cette approche est de démontrer le lien entre une meilleure hygiène et la baisse des maladies dermatologiques telles que les ulcères chroniques, la lèpre ou encore l’ulcère de Buruli.
Chiepo est un village isolé de plus de 5000 habitants qui se situe dans une région endémique de la lèpre. "Après plus d’une année de présence, nous pouvons nous féliciter. Les questions relatives à la gestion des infrastructures en eau potable et à l’assainissement dans la localité de Chiépo ont permis de rassembler toutes les forces vives de la communauté. Grâce à l’implication des groupements de femmes, le village du marché bénéficie d’un assainissement hebdomadaire", explique Cédric de Mel, coordinateur de ce projet.
Actuellement, des évaluations pour dupliquer le modèle de Chiepo sont en cours dans les districts de Gagnoa et Soubré. A terme, la Fondation Raoul Follereau pourrait cibler toutes les zones endémiques du pays. Pour une Côte d'Ivoire sans lèpre.
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