Kelamectin, le médicament a-t-il vraiment un impact sur la fertilité ?
Face aux craintes soulevées ces derniers jours sur la consommation de l’ivermectine, le ministère sénégalais de la Santé est monté au créneau.
Désinformation, complotisme et pseudo-sciences autour de l'ivermectine s'épanouissent sur les réseaux sociaux, depuis l'apparition de la pandémie de Covid-19. Mais heureusement, les autorités sénégalaises sont en guerre contre les fake news. Alors que certaines voix laissent entendre qu'un "vaccin" dénommé Kelamectin aurait des effets secondaires sur la sexualité de ceux qui reçoivent la piqûre, l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ARP) a tenu à réagir.
"Le produit incriminé a comme substance active l’ivermectine. Il s’agit d’un médicament très utilisé dans le monde, comme anthelminthique (contre les nématodes gastro-intestinaux) en santé animale (Chien, chevaux, oiseaux etc.), explique la Dre Oumou Kalsoum Ndiaye Ndao, directrice de l’ARP. Contrairement à ce qu'on peut lire sur les réseaux sociaux, le Kelamectin n'est "pas destiné à un usage humain au Sénégal", explique la Dre Ndao. Ce médicament injectable est réservé aux animaux ( bovins, chameaux, porcs, ovins et caprins...).
Un antiparasitaire à voie orale
La version comprimée de l'ivermectine peut, en revanche, être administrée en santé humaine, "notamment pour le traitement des maladies parasitaires suivantes : l’onchocercose, la filariose lymphatique, l’ascaridiose, l’oxyurose, la trichocéphalose et la gale". Peu chère, cette molécule est aussi très efficace contre les poux. "L'utilisation de l'ivermectine n'a aucune incidence sur la santé reproductive et sexuelle, si utilisé comme indiqué", précise la Dre Ndao dans un communiqué.
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Depuis 1987, l'ivermectine est proposé gratuitement à beaucoup de pays africains confrontés à la "cécité des rivières" (ou onchocercose) par le laboratoire pharmaceutique Merck. Ce traitement parasitaire fait aussi partie des nombreux médicaments vantés - à tort - comme pouvant être utilisés contre les effets du coronavirus depuis le début de la pandémie. Mais pour l'heure, aucune étude scientifiques ne confirme son efficacité.
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