En RD Congo, la lèpre détruit des vies !
Pays africain le plus touché par la lèpre, la République Démocratique du Congo (RDC) multiplie les stratégies pour éliminer cette maladie tropicale négligée.
Elle sévit encore ! Maladie ancestrale, la lèpre se conjugue encore au présent notamment dans l'immense République démocratique du Congo (RDC). Malgré les efforts des autorités, la maladie est toujours là. En 2011, sur 68 millions d’habitants, 3.949 cas ont été signalés, contre 3.334 en 2018. Des chiffres qui pourraient même être revus à la hausse. "Compte tenu des difficultés de diagnostics et d'accès aux malades, le nombre de cas est très probablement sous-estimé", nous explique le professeur Francis Chaise, directeur du programme lèpre à l'Ordre de Malte France.
Ce qui est sûr c'est que l'introduction de la polychimiothérapie (PCT) il y a une trentaine d’années comme traitement de la lèpre, a diminué la mortalité et le nombre de personnes handicapées par la maladie. Et les "camps de lépreux" où étaient regroupés les malades ont disparu. Mais voilà, la RDC est toujours en proie aux lacunes du dépistage.
Pour casser la chaîne de la transmission de la lèpre, tous les contacts doivent être dépistés dès l'identification d'un cas, comme avec le Covid-19. Un dépistage qui nécessite des moyens médicaux et sanitaires qui ne sont pas forcément disponibles en RDC, à l'heure où le pays fait face à de nombreuses épidémies. Et comme le temps d'incubation de cette maladie est très lent, nombreux sont les malades qui ne savent pas qu’ils sont atteints. Pis, ils mettent de longues semaines à se déplacer jusqu'à un hôpital et viennent en dernier recours. En 2018, sur les 3.334 nouveaux cas recensés, près de 10% présentaient déjà des signes d’infirmités.
Accélérer la riposte
Face à cette situation, les autorités ont mis en place, en 2002, le programme national d’élimination de la lèpre (PNEL). Grâce à ce dernier, des dépistages actifs et passifs sont organisés dans les différentes zones de santé du pays. Surtout, ce programme lutte contre la stigmatisation des malades grâce à des campagnes de sensibilisation, et permet d'assurer la gratuité du traitement pour tous les lépreux (nom des personnes atteintes par la lèpre).
Le PNEL espère faire mieux que l'année dernière : l'objectif pour 2021 est de limiter la proportion des infirmités à 2% des malades au lieu de 10%. Le programme souhaite également guérir au moins 90% des personnes atteintes par cette maladie ancestrale. A l'heure du coronavirus, il est sans doute difficile de mener des actions de dépistage et de traitement de grande ampleur. Mais bataille contre la lèpre doit continuer. Plus que jamais.
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