Malgré la menace d'un pass sanitaire, la vaccination anti-Covid patine en Côte d'Ivoire
Alors que les fake news se propagent sur les réseaux sociaux, découragent les candidats au vaccin et plombent la campagne de vaccination en Côte d’Ivoire, le gouvernement pourrait bientôt imposer le sérum anti Covid-19 à toute la population.
Submergée par une troisième vague plus mortelle que les précédentes, la Côte d'Ivoire s'inquiète. Bien que les autorités sanitaires s'évertuent à répéter les mêmes faits scientifiques rassurants, elles se heurtent à un mur de méfiance.
Lancée en début d'année, la campagne vaccinale n'a toujours pas trouvé son rythme de croisière. Face à la très faible adhésion de la population cible, le gouvernement n'a pas hésité à rapidement ouvrir la vaccination à toutes les personnes âgées de plus de 18 ans. Mais bien qu’ils soient capables d’accueillir des centaines personnes par jour, les centres de vaccination d'Abidjan et ses environs peinaient, cet été, à atteindre 20 personnes, selon des chiffres de la Banque mondiale.
Du rejet au manque de doses
Face à cette situation, les pouvoirs publics se sont lancés dans une campagne nationale de sensibilisation, en déployant des cliniques itinérantes ou en s’appuyant sur les influenceurs, les guides religieux et les leaders communautaires. Et très vite, la donne a changé : la demande est montée en flèche pour imposer la Côte d’Ivoire comme une référence dans la gestion des antivax.
Un succès qui s'est même confirmé par l'augmentation du nombre de centres de vaccinations. "Nous sommes passés de 36 à 136 centres dédiés", assurait en août dernier, le ministre de la Santé, Pierre Dimba. Avant d'indiquer "qu'en avril on était à 53.000 personnes vaccinées, aujourd’hui (on est à) près de 1,3 million". Mais malheureusement, l'élan de la Côte d'Ivoire a été visiblement stoppé par la pénurie de vaccins sur le continent africain. Et près d'un an après le lancement de l'opération anti Covid-19, moins de 2% de la population ivoirienne est totalement vaccinée. On est donc très loin de l’objectif des autorités sanitaires de vacciner 10 millions de personnes, soit 40 % de la population d’ici la fin de l’année, et 57 % avant décembre 2022.
Pour relancer la vaccination, le gouvernement a récemment annoncé le lancement d'une vaste campagne de sensibilisation pour vacciner en priorité les professionnels de santé, les forces de défense et de sécurité, les enseignants, les restaurateurs, les officiers de justice et les personnes à risque. Et en fonction de l'évolution sanitaire, le pays pourrait bientôt introduire un pass sanitaire, un peu comme la France.
Pour ne manquer aucune info santé, abonnez-vous à notre newsletter !