Drépanocytose : des progrès au Cameroun
S'il semble mieux outillé pour faire face à la drépanocytose, le Cameroun prône le dépistage néonatal pour réduire les chiffres de cette maladie génétique héréditaire.
Elle est méconnue ! Pourtant, la drépanocytose touche au moins 2 millions de Camerounais. Appelé aussi anémie falciforme, cette maladie génétique héréditaire transforme les globules rouges en sortes de "croissants" qui "bouchent" les vaisseaux sanguins, en particulier dans les articulations. Résultat : des douleurs insupportables pour les malades...
Mais depuis que le Cameroun a rejoint, en 2015, la plateforme de prise en charge socio-sanitaire des drépanocytaires en Afrique Centrale, qui a été mise en place par l’IECD (Institut Européen de Coopération et de Développement) et la Fondation Pierre Fabre, de nombreux progrès ont été observés dans la lutte contre ce mal.
Près de 13.000 enfants dépistés
Grâce au programme développé par l'IECD et la Fondation Pierre Fabre, les autorités sanitaires ont mis en place des dépistages systématiques au sein des maternités de différentes structures de santé, à Yaoundé et Douala. En 2018, au moins 12.900 enfants ont été dépistés, et 150 personnes ont été prises en charge. Pour augmenter ses capacités de dépistage, le Cameroun forme aussi du personnel médical. Selon les derniers chiffres, 138 professionnels de santé ont été formés sur le sol camerounais alors que près de 35.000 personnes ont été sensibilisées à l'importance du dépistage de la drépanocytose.
Un dépistage important puisqu’il existe un traitement qui permet de réduire les risques de complication de la maladie. Une molécule appelée l’hydroxyurée fait en effet baisser de 70 % la mortalité d’enfants atteints de drépanocytose, selon une étude publiée dans le New England Journal of Medecine. Mais tous les Camerounais ne peuvent pas s'offrir ce traitement. On estime que la prise en charge d'un enfant drépanocytaire coûte annuellement 160.000 FCFA.
6.000 naissances d'enfants drépanocytaires
Le Cameroun enregistre, en moyenne, 6.000 naissances d'enfants drépanocytaires tous les ans. Mais ce nombre pourrait bientôt être revu à la hausse. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), entre 10 et 40% de la population d’Afrique subsaharienne est porteuse d’un gène drépanocytaire. Et pour qu’un bébé soit porteur, il suffit que chacun des parents lui transmette le gène muté.
Si les autorités sanitaires prônent le dépistage néonatal pour réduire ces chiffres, aucune loin n'oblige les citoyens à réaliser ce type d'examen. L'accès au traitement et aux antidouleurs est loin d'être garanti dans les quatre coins du pays, à l'heure où plusieurs hôpitaux font face à des pénuries de sang et ne peuvent assurer les transfusions nécessaires à certains drépanocytaires. Jusqu'à quand ?
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