Diabète, bombe à retardement pour le Burkina Faso

Alors que le nombre de diabétiques ne cesse d'augmenter au Burkina Faso, l'accès à l'insuline et le suivi médical sont loin d'être garantis pour les malades.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le
Au Burkina Faso, le diabète gagne dangereusement du terrain (photo d'illustration)
Au Burkina Faso, le diabète gagne dangereusement du terrain (photo d'illustration)  —  OMS

Une "épidémie" silencieuse. Selon les derniers chiffres officiels, environ 5% de la population burkinabé est atteinte de diabète, soit environ un million de personnes. Encore mal connu de beaucoup de Burkinabés, le diabète reste un tabou. Résultat, il est détecté très tard, vu que la maladie évolue généralement sans symptômes. Mais au Burkina Faso, des centaines de milliers de malades n'arrivent pas à se procurer l'insuline dont ils ont besoin, malgré un approvisionnement abondant au pays. 

Découverte il y a 100 ans, l'insuline est une hormone qui permet de réguler le taux de glucose (sucre) dans le corps et c'est le principal traitement contre le diabète de type 1(lié à un déficit de production de l'hormone par le pancréas) ou de type 2, le plus souvent chez des personnes en surpoids. 

Au moins 15.000 FCFA par mois

Mais les prix élevés empêchent de nombreux diabétiques d'avoir accès à la précieuse hormone qui permet de contrôler leur maladie. "Un diabétique n'a pas moins de 15.000 FCFA à débourser par mois. Et cela dépend du type d'insuline, parce qu'il y a des insulines ou le paquet de cinq stylos coûte 50 000 FCFA", explique le Pr Joseph Drabo, chef de service de médecine interne du CHU Yalgado Ouédraogo. Une mauvaise nouvelle, alors que le nombre de diabétiques va exploser dans la majorité des pays africains d'ici 2045. 

Autre point noir, 90% du marché mondial de l'insuline est contrôlé par seulement trois groupes pharmaceutiques (Eli Lilly, Novo Nordisk et Sanofi) ce qui crée "un environnement peu propice à la concurrence", les prix sont insuffisamment régulés et manquent de transparence, les chaînes d'approvisionnement sont trop fragiles et les infrastructures sanitaires souvent mal adaptées. Jusqu'à quand ?

Pour ne manquer aucune info santé, abonnez-vous à notre newsletter !