Dans le Rif marocain, Ben Taïeb n'a aucun médecin
Privés de médecin, les quelque 24.000 habitants de Ben Taïeb, une commune rurale marocaine de la province de Nador, peuvent s'armer de patience.
Ben Taïeb est un désert médical. Cette commune rurale, qui dépend de la province de Driouch, n'a plus de médecin. Aucun "toubib" n'exerce dans son centre de santé communal avec unité d'accouchement (CSCA) depuis deux ans.
Cette situation exaspère les quelques 24.000 habitants de cette commune rurale au nord du Royaume. Ces derniers n'ont d'ailleurs pas hésité, il y a quelques jours, à célébrer ironiquement "le deuxième anniversaire de Ben Taïeb sans médecin". De quoi pousser les autorités à intervenir pour exiger l'évacuation des manifestants.
Le désert médical s'agrandit
Le cas de Ben Taïeb n'est pas isolé, alors que la fissure du désert médical s'agrandit au Royaume. Officiellement, le pays manque de 32.000 médecins et 65.000 infirmiers. Mais c'est surtout la mauvaise répartition des ressources humaines qui pose problème. Les régions de Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra concentrent, à elles seules, plus de 40% des médecins.
Face à cette situation, le gouvernement multiplie les stratagèmes pour améliorer l'accès aux soins. Récemment, il a même annoncé sa volonté de former, chaque année, 20% de médecins supplémentaires. Ce qui permettrait, à moyen terme (à l’horizon 2025-2026), de disposer de 23 cadres médicaux et paramédicaux pour 10.000 habitants, comme recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais encore faut-il convaincre les futurs praticiens d'exercer dans les zones rurales.
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